lundi 13 mai 2013

Ne vous déplaise, en dansant la javanaise – Troisième partie : (A consommer) Sukamade (ration) !

Du 4 au 5 mai 2013

Du Kawah Ijen à Sukamade, ça n'a pas l'air compliqué
mais la route est vraiment défoncée sur les (nombreux) derniers kilomètres!...
C’est après un long voyage en jeep, trois traversées de rivières, d’innombrables chaos liés à l’état du chemin et à la tombée de la nuit que nous rejoignons enfin Sukamade. Qu’allaient-ils faire dans cette galère ? Et bien Sukamade est une plage privilégiée par les tortues marines quand ces charmantes bêtes veulent pondre puis enfouir leurs œufs dans le sable. C’est Alexandra et Christophe, croisés au Bromo, qui nous ont donné envie de venir ici en nous en parlant de manière éloquente et émue.

Pour dire vrai, nous sommes à la fois épuisés par cette journée qui a commencée à minuit avec le Kawa Ijen, excités par l’éventualité d’assister à un tel spectacle et sceptiques car cela parait tout de même trop beau pour être vrai. Assis dans le sable en attendant le signal des rangers chargés du repérage des tortues, nous commençons à être pris de l’engourdissement qui annonce le sommeil (il est tout de même 20 heures...) quand tout à coup trois éclairs de lumière jaillissent d’une lampe, à quelques 150 mètres sur notre droite ! 

A tâtons car nous devons préserver l’obscurité, nous nous ruons vers l’endroit indiqué et arrivons à temps pour voir une grosse tortue verte pondre, de nombreux œufs glissent doucement sur la pente de sable aménagée par la tortue et viendraient se blottir les uns contre les autres si le ranger ne les récupéraient pas aussitôt.



Coucou totor!!!
(ben oui nous l'avons baptisée totor c'est normal c'est une tortue...)
Nous nous situons en effet au cœur d’un parc naturel dont l’un des objectifs est la préservation des tortues : les œufs vont donc être récupérés, enfouis dans le sable de la nursery pendant deux mois puis les nouveaux nés sont encore protégés pendant 7 jours avant d’être finalement remis à la mer.

Pour le moment, nous profitons de ce qui nous semble un miracle et admirons les efforts déployées par la tortue pour recouvrir de sable l’emplacement qui devrait contenir ses œufs, elle va s’épuiser à ce vain labeur avant de regagner pesamment la mer, là elle sera enfin légère…

On est comme des foufous avec un oeuf de tortue dans les mains,
d'ailleurs Cédric a sa tête de gaga des animaux!
Où l'on peut se rendre compte que la tortue est quand même balèze!
En vidéo, c'est encore mieux (et en musique s'il vous plaît!) !


Avant de retourner au camp, nous apercevons rapidement une seconde tortue mais elle n’a pas encore pondu et les rangers ne veulent pas la perturber donc nous ne nous attardons pas.

Tutue, la deuxième tortue!

Après une bonne nuit de sommeil et encore sous le charme de la fabuleuse rencontre de la veille, nous suivons notre guide dans le centre de protection des tortues. Là nous avons le privilège de tenir dans nos mains de minuscules tortues nées il y a seulement une semaine, sentir ces petits animaux agiter leurs nageoires attendrirait le cœur le plus coriace… Nous allons ensuite ensabler les œufs de la veille, à nouveau c’est les mains un peu tremblantes que nous recevons les œufs de tortue dans nos mains et les glissons précautionneusement dans le trou où ils attendront deux mois à l’abri des prédateurs.

Et hop les petits oeufs dans le trou assez profond!
Petite tortue comme tu es mignonne!
On te kiffe et tu vas bientôt retourner dans la mer!
La nursery, et notre plaque (si si il y a écrit "Amandine&Cédric" en tout petit!)
Nous retrouvons nos nouvelles amies qui vont bientôt se lancer dans le grand bain puisque c’est aujourd’hui que nous les relâchons dans la mer : la ligne de départ est tracée dans le sable, les tortues sortent de leur seau renversé et se dirigent immédiatement vers la mer, elles battent des nageoires de toutes leurs minuscules forces et, quand elles atteignent l’eau, sont balayées par les vagues puissantes, il leur faut parfois refaire le chemin à deux ou trois reprises mais elles finissent toutes par rejoindre la mer. Ce n’est que le début de leurs périls puisque selon notre guide seule une sur mille atteindra l’âge adulte…

Les petites tortues que l'on va relâcher
Prêt.......... Partez!!!!!!!!!!!!!!
Tibidibidi!!! Dans la mer! (oui les animaux
ça rend un peu débile!)
Face à la mer!
Tortue reprenant sa respiration avant le grand saut dans la mer...
Si la plage est belle, nous ne manquons pas d’être surpris en nous rendant compte qu'elle est jonchée de détritus (que nous n’avions pas vu dans l’obscurité la veille), un nettoyage s’imposerait d'autant plus que les tortues peuvent avaler les déchets en plastique !

La plage, pas nickel...
Mais belle!


Et la trace laissée par une tortue
venue pondre sur la plage!
Nous reprenons le chemin défoncé en nous ménageant une superbe pause sur la route : plage de sable blanc, eau turquoise, baie  bordée d’arbres variés et, comme fait exprès, une source d’eau claire pour nous rincer après la baignade dans la mer…


Tejuk Hilau, ou "baie verte" en indonésien
Cette dernière respiration ne sera pas superflue puisque c’est un voyage de 8 heures en bus- non-climatisé-pas-confortable-du-tout qui nous attend jusqu’à Surabaya...

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