lundi 13 mai 2013

En dansant la Javanaise – Epilogue : Les rois Majapahit


Du 5 au 7 mai 2013
 
Sukamade-Surabaya, un trajet long et éprouvant...


Une fois n’est pas coutume, nous allons consacrer un article entier à un hôtel : la Majapahit de Surabaya !

Il faut reconnaître que les hôtels dans lesquels nous descendons d’habitude n’ont rien de remarquable et nous préférons passer sous silence les réparations de chasse-d’eau (quand il y a une chasse d’eau), l’évacuation de nos excréments au moyen d’une espèce de grande louche (quand il n’y a pas de chasse d’eau), les toilettes à la turque, les douches au bassinet à l'aide de la fameuse louche, les douches avec un filet d’eau tellement fin qu’on pourrait compter les gouttes, les serviettes de bain qui ressemblent à des tapis de pieds (et qui ont peut-être les deux usages), les matelas en paille, les blattes, l’éclairage néonien, les systèmes électriques option « tous fils apparents »…

La "louche" avec laquelle on se douche
et/ou qui remplace la chasse d'eau!
Bref ça faisait longtemps que nous n’avions pas séjourné dans un hôtel confortable et après plusieurs réveils nocturnes pour aller voir des volcans ou des tortues (oui oui c’est dur la vie on sait…) nous nous sommes mis en tête d’aller dans l’hôtel le plus chic de Surabaya, le Majapahit.

Nous débarquons donc un peu la fleur au fusil dans le superbe lobby de l’hôtel après 8 heures de trajet en bus (auxquelles il faut ajouter les 4 heures de voiture le matin pour faire bonne mesure), autant dire que nous ne sommes pas vraiment frais et que notre première inquiétude est de savoir si nous puons suffisamment pour que les gens qui nous entourent puissent le sentir…

Soit ils sont polis soit nous ne sommes pas aussi sales que nous le pensons, mais les employés de l’hôtel nous accueillent de manière très cordiale et nous nous sentons rapidement chez nous dans ce beau cocon, à l’abri du vrombissement permanent de Surabaya. Par contre le tarif que nous avions vu sur internet ne peut pas être appliqué directement à la réception, nous sommes donc invités à nous rendre au « business center » pour faire la réservation en ligne, là nous hésitons sérieusement car en ajoutant les taxes et les frais de dossier, le petit plaisir que nous voulons nous faire commence à ressembler à un dérapage non contrôlé…

Alors que, piteux et la mort dans l’âme, nous nous apprêtons à quitter les lieux, l’employé de l’hôtel nous fait une proposition qui ne se refuse pas : 950 000 roupies la nuit, soit 75€ pour dormir dans un cinq étoiles (avec toutes les prestations associées: petit-déjeuner cinq étoiles, piscine cinq étoiles, salle de sport cinq étoiles, etc.) ! Nous restons calmes et dignes au moment d’accepter sa proposition mais en réalité nous avons envie de lui sauter au cou et de nous mettre à danser partout !!!

Nous découvrons l'hôtel de nuit...
Nous entrons donc dans un monde de calme, de luxe et de volupté : une moquette moelleuse accueille nos pieds endoloris, des boutons mêlant bois, émail et métal commandent à un éclairage tamisé, la salle de bain nous offre le choix entre douche et baignoire, les meubles de bois sombre sont du meilleur goût, de lourds rideaux masquent un patio verdoyant délicatement éclairé et le lit, à la fois souple et ferme, est une invitation à un sommeil réparateur, nous nous glissons donc dans les draps frais avec délice.

Que préférons-nous aujourd'hui, douche ou baignoire??!
Un beau lit, une couette, des oreillers moelleux, incroyable!!
Nous nous sentons un peu comme chez nous
dans cette grande chambre, et c'est agréable!...
Et les boutons (Cédric est fan!)
Le réveil est fort doux et nous réalisons progressivement que nous dormons dans un palace plus que centenaire, le style inimitable des vrais grands hôtels est perceptible partout : l’architecture, d’un temps où l’agrément des hôtes n’était pas sacrifié sur l’autel de la capacité, a ménagé de larges et beaux patios ; la décoration rend justice au passé de l’hôtel sans le transformer pour autant en musée ; le service est irréprochable et ne s’interdit pas d’être sympathique ; les prestations sont parfaites en toute simplicité. En un mot, le Majapahit sait d’où il vient et ce qu’il vaut, il n’a donc pas besoin d’en rajouter et de jouer au nouveau riche… L’hôtel a dans son maintien quelque chose de la raideur aristocratique et bienveillante d’un vieux majordome, il tolère les excentricités de ses hôtes mais les contient d’une main à la fois douce et ferme.



Le hall de l'hôtel
La voiture qui a notamment accueilli l'illustre
postérieur de Charlie Chaplin!
Une des magnifiques salles de l'hôtel
Le petit-déjeuner est un prodige : un buffet sans fin comportant d’excellentes pâtisseries françaises et des confitures fabuleuses, des cuisiniers qui font des chefs-d’œuvre avec deux œufs et un toast, des fruits frais à profusion, le tout servi dans un cadre rappelant les paquebots de la grande époque. Il va sans dire que nous nous régalons et ne quittons le champ de bataille qu’à regret mais la peau du ventre tendue comme une baudruche !

Un véritable festin! Et on a réussi à tout manger,
on s'est même resservi tellement c'était un délice!
Pour nous remettre de ce délicieux excès, nous nous rendons à la salle de sport : murs lambrissés, lumière douce, nous sommes dans un club de gentlemen du début du siècle dernier… Et nous sommes seuls bien entendu ! 30 minutes de course sur tapis, une séance d’abdos et 20 minutes de vélo plus tard nous pouvons nous diriger vers la piscine, après un passage à la chambre pour se doucher. 

Et une petite séance sur tapis!
Il y a si peu de clients (ce qui explique sans doute l’offre qui nous a été faite) que nous avons l’impression de disposer d’une piscine privée…




L’après-midi est paisible, d’abord à la chambre pour une petite sieste, puis à la piscine, au jacuzzi et au sauna, nous nous faisons étonnamment facilement à cette vie de luxe !

L'accès à l'espace remise en forme
Dans le jacuzzi...
Pourtant le lendemain est déjà notre dernier jour dans le palace, nous appliquons le même programme que la veille (petit-déjeuner, sport, piscine) puis quittons l’hôtel à regret pour aller prendre notre avion vers Kalimantan (sud de Bornéo), où nous attendent les orangs-outans !

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