samedi 26 janvier 2013

Sud(per) (Mario) (Br)Laos

Du 14 au 25 janvier 2013


Vat Phu Champassak (Man) – Khiet (King) Ngong – Don (Key) Khong & Don (Key) Khon – (Ram) Bolaven

Comme autant de niveaux dans un jeu vidéo des années 90 (tendance grosse game boy grise), nous avons parcouru 4 sites du sud du Laos en repassant par notre base Pakse, sur une carte ça donne ça :


Niveau 1 : Vat Phu Champassak (Man)


A l’arrivée à Pakse après une nuit dans le sleeping bus, on se dit  « Bon on trouve un hôtel et on se pose parce qu’on est un peu crevés », du coup on gère la recherche d’hôtel plutôt mieux que d’habitude : 1. On se pose dans un café avec internet et on repère les bons hôtels, 2. L’un de nous (en l’occurrence Cédric) part explorer les hôtels des environs sans les sacs 3. Après concertation on en choisit un, 4. Ça tombe bien c’est en face !

Corolaire de cette (relative n’exagérons rien) efficacité, nous sommes posés alors qu’il n’est que 11 heures… Et là on se prend à regarder ce qu’il y aurait à faire dans les environs et on se rend rapidement compte qu’on peut aller dans la journée au Vat Phu Champassak (© Patrimoine Mondial de l’Unesco), et c’est parti pour une location de petite moto, on aura bien le temps de se reposer plus tard !

Bon le temps de galérer un peu avec le passage des vitesses et de faire le plein, on se met en mode Mario Kart sur la route (toute neuve !) : rizières à droite,  buffles à gauche ou inversement, nous arrivons à bon port pour le déjeuner après avoir esquivé le premier boss du niveau : le poulet pas très frais caché au milieu de notre riz…



Vat Phu Champassak est un vaste site de l’époque Khmer (vers le Xème-XIème siècle) construit à flanc de colline, si ce n’est certes pas le plus impressionnant au niveau du bâti (entre le climat et les destructions, il y a eu quelques dégâts…), l’endroit reste majestueux et offre un beau panorama une fois qu’on a gravi la colline sous le soleil brûlant du début d’après-midi. 






C’est dans la chaleur, plus intense que dans le nord, que réside la difficulté de ce niveau : il est clair que certains retraités allemands que nous croisons n’iront pas au bout…


Nous nous en sortons et rejoignons notre destrier après une courte visite au musée, retour sans histoire malgré quelques peaux de banane sur la route… 

 Niveau 2 : Khiet (King) Ngong


Après l’excursion d’une journée au Vat Phu Champassak, nous passons à la vitesse supérieure et nous lançons dans une expédition de deux jours vers Khiet Ngong, village situé dans une zone naturelle protégée et connu pour abriter le plus gros mammifère terrestre…

Avec un nom pareil et cette réputation, nous nous attendons à devoir livrer bataille au terrible Kong, le singe géant, argh la partie s’annonce corsée… Heureusement, nous avons gardé un champignon magique de Vang Vieng, ça nous sera peut-être utile !

Départ de Pakse en petite moto, d’abord de la belle route puis un chemin un peu défoncé qui nous mène au cœur de la zone naturelle de Se Pian, nous parvenons à éviter les plaques d’huile et les sables mouvants et arrivons au château du boss de ce niveau.

Surprise ! Pas de singe colossal à l’horizon, ce sont des éléphants qui nous attendent ! Bon en nous voyant ils ne font pas les marioles et comprennent vite qui sont les vrais patrons, pour que les choses soient bien claires nous leur montons carrément sur le dos !


Du haut de notre monture
Un éléphant de ville

Et encore une autre parce qu'un éléphant, c'est mignonnet!


Le cochon l'est en revanche un peu moins...!



Nous passons la nuit en « homestay », comprendre « chez l’habitant », donc douche au bidon d’eau et logement dans une chambre de la famille (ceci dit la maison n’est pas trop mal), puis repartons pour Pakse.  

La maison, une grande pièce peu meublée
Notre chambre, cosy!
 Comme il nous reste du temps de location de moto, nous allons explorer les zones situées plus au nord (on cale quand même un petit footing sous le soleil de midi, pour le plaisir…), c’est sympa et sans aucun touriste mais à la fin de la journée nous sommes contents de laisser la moto parce que c’est un peu tape-cul quand même !



Niveau 3 : Don (Key) Khong & Don (Key) Khon 

Parce qu’on est un peu lassé de la moto, nous partons vers le delta du Mekong en minivan, la zone s’appelle les 4000 îles mais on a prévu de se limiter à deux îles : Don Khong et Don Khon… Pas besoin de vous faire un dessin, de primate abord on s’attend à ce que Donkey Kong fasse la loi sur ces îles !


Don Khong est la plus septentrionale des îles et aussi l’une des plus vastes, comme elle sert plus ou moins de porte d’entrée vers les îles situées plus au sud c’est là que nous débarquons (pas avec notre minivan hein on a pris un bateau ça flotte quand même mieux !).

Recherche d’hôtel simplifiée par la concentration des guesthouses  sur la route du débarcadère (ou de l’embarcadère suivant qu’on descend ou qu’on monte), on se trouve un petit hôtel à 10€, qu’on obtient finalement à 8€ (et hop deux pièces d’or gagnées !).

On commence notre chasse au singe (essayez de répéter rapidement 5 fois cette phrase pour voir) en explorant le centre de l’île, c’est superbe mais plus grand qu’on ne pensait, du coup nous voilà contraints de rentrer en courant pour ne pas être pris par la nuit !



Un serpent brrrrr!



Forts de cette expérience nous décidons le lendemain de louer des vélos pour améliorer notre capacité de mouvement, bon le gain est relatif car nos montures ne sont pas de première jeunesse…

Des vélos qui ont vécu...
Mais avant d'enfourcher nos bicyclettes, un petit tour au marché de l'île:

L'île au lever du soleil
Le marché

Miam les petites grenouilles!
Miam les petits poissons qui respirent encore!
Nous voilà néanmoins sur les routes de l’île, nous la parcourons en tous sens, du nord au sud et d’est en ouest mais nulle part nous ne débusquons le Donkey… Comme à Champassak, le soleil ardent est notre principal ennemi, d’autant que nous avons oublié notre étoile magique d’invincibilité (la crème solaire pour ceux qui n’ont pas compris), quelle chance vous avez en France de pouvoir profiter de la fraîcheur ! Nous en sommes réduits à nous rafraîchir avec des jus de mangue frais, c’est dire à quel point nous souffrons…


Après un superbe coucher de soleil sur la côte ouest de l’île, nous faisons une nouvelle course contre la nuit en vélo devant les habitants médusés qui nous avaient vu passer la veille en courant sur le même chemin, oui les falangs (étrangers en lao) ont un comportement bizarre…




Le lendemain nous partons en bateau pour Don Khon en nous disant que Donkey est peut-être dyslexique et s’est trompé d’île, si tel est le cas nous avons en Amandine l’arme fatale pour le corriger !

Arrivée à Don Khon où nous nous installons dans notre guesthouse avec terrasse mignonnette donnant sur le Mékong et les cocotiers. 


On rencontre trois retraités français avec qui on décide de partir en excursion à Khan Pha Pheng (Cédric : « une voix me souffle Jean-Pierre Pha Pheng, je ne peux lui résister, ça y est c’est fait »), les grandes chutes d’eau du Mékong (Cédric : « la même voix me souffle Eric Di Mekong, Oh my god, celle-là c’est spéciale dédicace Guigui »), bon les chutes c’est très impressionnant puisque ça ressemble à ça :




Ensuite coucher du soleil sur le Mékong :



Fidèles à notre technique, on part de bon matin sur les chemins à bicyclette (on commence à être en Trénet...) pour explorer les plus sombres recoins de l’île, bon l’environnement est terriblement hostile on ne vous le cache pas : par exemple sur la plage le sable était absolument brûlant, ce qui nous obligeait à aller nous rafraichir dans le Mékong ou à boire du jus de noix de coco… Non ne nous plaignez pas, nous endurons notre sort avec courage !


En chemin, on a aussi vu les chutes de Li Phi (Cédric : "Marcello Li Phi") :



En milieu d’après-midi on va voir les dauphins de l’Irrawady (ça c’est le nom de l’espèce parce que l’Irrawady ce n’est pas au Laos mais en Birmanie sauf que quand on a été en Birmanie on n’en a pas vu alors que là si, c’est clair ?) [celui qui a dit Lassi c’est pas clair c’est un chien est prié de ne boire que de l’eau pendant une semaine]. Reprenons : les dauphins de l’Irrawady sont bien différents de leurs congénères puisque ce sont avant tout des dauphins d’eau douce (mais ils peuvent aussi aller dans l’eau de mer ce qui témoigne d’une belle capacité d’adaptation) et qu’ils sont assez vilains (mais heureusement ils ont la décence de ne pas trop sortir de l’eau donc ça ne se voit pas vraiment).

Si si le petit truc au milieu de l'eau, c'est un dauphin!!





 On a aussi vu une-araignée-qui-fait-trop-peur sur le rocher d'où on observait les dauphins:

Araignée-qui-fait-trop-peur

Au retour, nous passons dans une forêt inondée du Mékong, fantastique!




Ensuite, un nouveau coucher de soleil, pfiou c’est un peu répétitif ce soleil qui se lève et qui se couche…

Vue de notre terrasse...


Le lendemain, c’est pas que c’est pas tout ça mais Pakse nous attend… Donkey Kong ne s’est pas montré et nous passons donc ce niveau par KO technique !
 

Niveau 4: (Ram) Bolaven





Dernier niveau du jeu Sud(per) (Mario) (Br)Laos, nous retrouvons notre moto pour affronter le plateau des Bolaven et son grand méchant boss : Rambo Laven !

Le plateau des Bolaven est le type de terrain de jeu que Rambo adore, ça a castagné sévère pendant la guerre du Vietnam et les Américains ont déversé des tonnes de bombes… Du coup il y a eu une pause dans ce qui faisait la renommée du plateau : son café (oui bizarrement les caféiers ne sont pas napalm proof). La production reprend doucement et nous avons eu l’occasion de visiter une plantation de café et de déguster un délicieux arabica…

Un caféier-Arabica (à droite parce qu'à gauche c'est Cédric qui fait le zouave)
Des petits grains de café qui dorent au soleil

Pas besoin de légende, vous savez maintenant tous ce que c'est!

Ensuite comme nous avons soif nous prenons la route de Tadlo, en prenant le temps de nous arrêter à la chute d’eau de Tat Sung, quasiment à sec elle aussi…




Nous passons la nuit à Tadlo dans un bungalow à 3 euros (qui n’en valait certes pas un de plus) et nous rencontrons le premier boss de ce niveau : une blatte qui a élu domicile sur notre couvre-lit… On l’emballe dans le drap et on la jette par la fenêtre (enfin par la porte car il n'y a pas de fenêtre). 
Le bungalow à 3€, bah il penche!

La blatte, qui n'a pas fait long feu dans la chambre
On s’attendait à un niveau difficile et on n’est pas déçu puisqu’il faut traverser le jet d’eau glacé de la douche et supporter la tentative d’empoisonnement du repas du soir… Ouf on s’en sort mais quand nous constatons au matin que la moustiquaire est couverte de fourmis rouges mortes, nous décidons de passer à la vitesse supérieure !

Les toilettes et la douche
La colonie de fourmis rouges qui a décidé de mourir sur notre moustiquaire pendant la nuit
 Nous explorons d’abord à pieds les environs, notamment les cascades de Tat Huang et Tat Lo, ainsi que le village de Khiang Tanglae… Tout cela est bien joli mais Rambo Laven ne se montre pas, on dirait qu’il évite le combat.

Tad Lo
 




Du coup on repart sur notre bolide, qui ne fait pas que des bruits rassurants, et on va voir au village de Kok Pung Tai si Rambo Laven ne s’y trouve pas. 


La visite du village est un peu hallucinante puisque le guide nous explique qu’ici on marie les enfants à 5 ans, qu’on peut avoir plusieurs femmes (en nous montrant une maison il dit « Le fils était mort donc le père a repris sa femme », no comment...), et que lui doit attendre pour marier sa fille parce qu’il n’y a pas encore de garçon dans la famille de sa femme… A ce moment-là il est interrompu par la sonnerie de son téléphone portable, ough ça c’est un choc des cultures !

On repart aussi sonnés que si Rambo Laven nous avait mis une torgnole pour voir d’autres chutes d’eau car sur le plateau des Bolaven l’eau a un vrai problème d’équilibre : elle n’arrête pas de tomber…

Tad Yuang

Vue d'en haut de Tad Yuang

Tad Fane

La démonstration de notre souffrance quotidienne...

Après une nuit à Paksong, d’autres chutes d’eau nous attendent ainsi qu’une fabuleuse partie de Yam qui nous voit atteindre tous deux des scores stratosphériques : 1253 pour Amandine, 1238 pour Cédric, les connaisseurs apprécieront…

Du coup Rambo Laven comprend que s’il est baraqué nous on a la baraka et qu’il peut bien s’appeler Laven, la veine elle est plutôt avec nous… Alors il préfère se cacher dans la forêt !

Nous passons donc ce niveau, ce qui nous permet de finir le Sud(per) (Mario) (Br)Laos !