samedi 18 mai 2013

Kalimantan : Ourang-Outan en emporte le vent

Du 7 au 12 mai 2013

Surabaya-Pangkalan Bun (près du parc de Tanjung Puting)

Nous atterrissons à Pangkalang Bun, sur l’île de Bornéo (la partie sud de l’île appartient à l’Indonésie et s’appelle Kalimantan, au nord c'est la Malaisie et Brunei), et sommes accueillis par Lisa, la sœur d'un guide (Yusuf) recommandé sur les forums à qui nous avons envoyé un mail la veille, puis conduits dans un hôtel qui nous fait regretter le Majapahit… Nous passons d'un hôtel 5 étoiles à un hôtel -2 étoiles, la transition est rude! 

Heureusement, Lisa nous décrit le programme potentiel pour les jours à venir, ce qui nous console rapidement, jugez plutôt : quatre jours et trois nuits sur un bateau dans la forêt équatoriale pour voir des Orangs-Outans sauvages ou semi-sauvages… Même si les prix ont augmentés, nous n’hésitons pas longtemps ! Par contre, nous apprenons que Yusuf ne pourra pas nous accompagner, il doit partir en excursion avec un autre groupe...

C’est donc tout émoustillés par avance que nous nous rendons au port de Kumai le lendemain et apprenons la première bonne nouvelle : Yusuf, avec qui nous avons discuté hier, a pu changer de groupe et sera notre guide ! Nous sommes flattés qu’il ait fait un effort pour pouvoir faire l’excursion avec nous et ravis car nous nous entendons très bien. Le reste de l’équipage semble tout aussi sympathique : Ani la cuisinière au rire inimitable et très communicatif et Iman le capitaine nous inspirent une parfaite confiance.

Yusuf, Iman et Ani!

Yusuf nous explique la présence de nombreux grands bâtiments gris sans fenêtre dans Kumai : il s’agit de sortes d’hôtels où les moineaux viennent faire des nids qui seront récupérés et revendus en Chine et en Indonésie…
Les immeubles gris sont destinés aux oiseaux...
En tout cas c’est très laid, ça pue et ça pollue les eaux, autant dire que Yusuf apprécie moyennement de voir son village saccagé de la sorte!

Nous quittons rapidement Kumai pour franchir les limites de la réserve naturelle de Tanjung Puting et nous enfoncer dans la jungle au rythme lancinant du moteur, touctouctouctouctouctouctouctouc… 

Sur la Sungai Sekonyer
Reflet
L'endroit où l'eau de la rivière devient noire, teinte donnée
par la sève des arbres qui poussent sur la rive

Oh ça bouge dans ce branchage, mais oui c’est sûr, c’est un Orang-Outan, c’est notre premier Orang-Outan et c’est un Orang-Outan sauvage ! Il nous jette un regard inquisiteur et disparaît dans la forêt, nous laissant méditer sur cette apparition qui justifie son nom d’Orang-Outan, littéralement "homme de la forêt" en indonésien... 

Cachés dans les feuilles, notre premier orang-outan!

Nous arrivons ensuite à un camp où des rangers de la réserve mettent de la nourriture à disposition des Orang-Outans qui peineraient à se nourrir seuls en liberté : plusieurs dizaines d’Orangs-Outans ont été soignés et élevés au camp pendant des années et ne sont pas totalement autonomes… Les rangers veillent néanmoins à ce que la nourriture qu’ils proposent soit moins attrayante que ce que les Orangs-Outans peuvent trouver dans la nature en se donnant un peu de mal !

Orang-outan avec pattes élastiques!
Sur la plateforme de feeding
Mmmmmm la banane!





Mâle qui entend bien garder le lait pour lui!

Un bébé qui nous fait coucou!

Nous pouvons également observer des gibbons ex-captifs.



L'élégance du saut du gibbon
Suspendu par un bras!

La taille de ces singes (l'Orang-Outan est le seul grand singe à vivre hors d'Afrique), leurs visages expressifs et leurs postures rendent la proximité avec les hommes troublante : nous assisterons à quatre séances de « feeding » (« nourrissage ») et chaque tête-à-tête avec des Orangs-Outans nous laissera l’impression d’être en présence de parents éloignés (un peu trop poilus quand même mais avec qui nous avons 95% de gènes en commun). Forcément des questions banales et vaines nous viennent à l’esprit : que se passe-t-il dans leur tête ? Que cache leur moue de vieux singes : un regret d’avoir raté le virage de l’évolution, un reproche de notre trahison et de notre « dénaturation », rien d’autre que des impressions vite éteintes ?
Expressions d'orangs-outans (1)...
Expressions d'orangs-outans (2)...

Nous ne cesserons de nous sentir comme étrangers dans cette nature sauvage, ou plutôt comme un voyageur qui rentrerait chez lui après un long voyage et ne reconnaîtrait rien… Réflexions ressassées mille fois sans doute mais irrépressibles en ces lieux.


"Homme de la forêt"!

Nous dormons sur le pont du bateau, à l’abri d’une bonne moustiquaire et enveloppés par les sons de la forêt équatoriale, puis allons voir des Orangs-Outans dans la forêt… Nous ne nous lassons pas de rencontrer des Orang-Outans !


Dîner aux chandelles sur le bateau,
en arrière-plan notre lit!
Le centre d’information sur les Orangs-Outans insiste notamment sur le risque que représentent les plantations de palmiers à huile qui détruisent l’habitat des singes (et n’absorbent quasiment pas le CO2), quand on sait que l’Union Européenne et les Etats-Unis augmentent leur production de 13% chaque année depuis 2000 ça fait un peu peur pour les singes et la planète, et aussi pour nous parce que ce n’est vraiment pas bon pour la santé en plus !



Un matin nous partons randonner dans la forêt et les sangsues se régalent avec Yusuf qui marche en sandales et récolte cinq sangsues, mais une sangsue trouve également un chemin dans la chaussette gauche d’Amandine… Aussi incroyable que cela puisse paraître elle gardera calme et sang-froid quand elle se rendra compte de l'intrusion!




Là, une tâche de sang!!!!
Alors qu’il est déjà temps de prendre le chemin du retour, nous passons une dernière soirée mémorable sur le bateau avec l’équipage, nos photos de mariage font fureur et nous passons pour des stars hollywoodiennes, sympa !  C’est quand même un vrai plaisir de vivre en hommes au milieu de la jungle…

L'autre star de la jungle de Kalimantan est le nasique, plus difficile à observer que l'Orang-Outan car totalement sauvage, ce singe se distingue par un appendice nasal à la Cyrano de Bergerac...
Nasique au repos


Nous apercevons également quelques animaux non-singes!


Cochon sauvage
Lézard de la jungle se fondant avec les branches
Tarentule vue pendant une marche de nuit dans la jungle
C’est au gré du touc-touc du moteur que nous redescendons le fleuve, un Orang-Outan a le bon goût de se montrer pour nous dire adieu : un grand mâle sauvage accroché entre deux branches, comme la sentinelle oubliée d’un royaume perdu, s’assure que nous quittons bien son territoire.


Dernier orang-outan sauvage!

Après avoir pris congé de notre équipage, nous rentrons à Pangkalang Bun, le retour sur terre est un peu rude : nous errons d’hôtel en hôtel avant de retourner au premier visité (comme souvent) et surtout nous allons vivre une aventure rocambolesque dans notre quête d’un restaurant le soir...

Nous partons vaillamment à pied en demandant notre chemin tous les 200 mètres mais les réponses évasives ou contradictoires des Indonésiens ne nous rassurent pas… Après avoir marché plus d’une demi-heure dans les rues de Pangkalan Bun et alors que nous n’avons toujours pas trouvé le moindre restaurant, deux options se présentent à  nous :

a/ Faire demi-tour mais l’idée de rentrer bredouille et de plus à pied ne nous enchante pas vraiment !

b/ Faire du stop, une expérience inédite, c’est l’occasion, allez c'est parti ! Nous nous plaçons sur le bord de la route et attendons, personne ne s’arrête, nouvelle attente, nous décidons de renoncer et commençons à revenir sur nos pas, mais non c’est trop dommage alors nous retentons notre chance, Cédric se lance porté par la faim qui lui tenaille le ventre, aborde une voiture, demande son chemin, on lui répond mais sans proposer de nous emmener, nous nous postons donc de nouveau sur le bord de la route et là miracle, la voiture nous dit de monter !!!

La voiture nous dépose au coin de ce qui est censé être la rue du restaurant mais ce n’est pas fini car nous ne savons pas exactement où est ce dernier… S’ensuit une marche à pied interminable dans la nuit qui est tombée, l’orage grondant au loin… Nous marchons à perdre haleine, toujours pas de restaurant… Alors nous prenons la décision difficile de rentrer à notre hôtel... Bon évidemment maintenant nous sommes à l’autre bout de la ville, hors de question de rentrer à pied ! Qu’importe, nous faisons de nouveau du stop et cette fois-ci ça marche assez rapidement, en 20 minutes nous sommes de retour à la case départ ! Il ne reste plus qu’à aller manger… Quelle soirée !

C’est déjà la fin de notre séjour à Kalimantan puisque nous reprenons l’avion dès le lendemain, direction Sumatra où nous retrouverons la soeur d'Amandine et son copain: Manon et Seb !

1 commentaire:

  1. Ayant, un jour, frôlé la crise cardiaque en entendant les hurlements d'Amandine qui avait découvert qu'une tique avait élu domicile sur une parcelle de son corps, il faut en effet considérer comme un réel exploit son sang-froid face à la sangsue!!!!!

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