samedi 11 mai 2013

Ne vous déplaise, en dansant la javanaise – Première partie : Bromonons nous dans les bois

Du 30 avril au 2 mai 2013 

Prélude

Trajet Lombok-Java
Nous commençons notre escapade javanaise par Surabaya, grande ville sans intérêt qui est néanmoins une base commode pour explorer les volcans de l’est de Java et qui dispose d’un bureau de l’immigration pouvant étendre notre visa d’un mois (oui c’est très pratique on ne peut pas prendre directement un visa de deux mois…).

Comme nous sommes arrivés le dimanche, nous commençons par  attendre que le bureau ouvre : une journée qui nous permet de vérifier que Surabaya est sans intérêt…

Le lundi nous nous rendons au bureau mais il nous arrive une péripétie assez cocasse : Cédric est en short et cette tenue n’est pas autorisée ! Heureusement Amandine peut passer et gérer la demande et, quand quelque chose bloque,  les agents de sécurité se montrent compréhensifs et nous comprenons que pour que nos dossiers soient complets, il faut fournir une preuve que nous allons quitter le territoire indonésien ! Le problème c’est qu’on n’en a pas puisque nous n’avons pas encore réservé notre billet Indonésie-Kuala Lumpur (notre aéroport de départ vers la France)… Heureusement ce vol retour qui prouve que nous serons en France avant l’expiration du visa indonésien est jugé recevable, il ne nous reste plus qu’à marcher 30 minutes avant de trouver un cyber-café équipé d’une imprimante, retourner au bureau pour donner la copie de notre billet et s’entendre dire qu’il faudra repasser le lendemain pour récupérer les passeports dûment tamponnés (oui ça ne peut pas être fait le jour même, il s’agit d’une procédure très complexe en trois étapes : tamponner, noter la date, signer…).

Ce que nous aurons visité de Surabaya!
Enfin, le lendemain nous récupérons les passeports et quittons Surabaya sans regret : ses quatre voies en pleine ville, l’absence de lieux d’intérêt touristique, son centre commercial tristounet, son cinéma qui passe Iron Man 3 dans les 4 salles, les milliers de mouchoirs utilisés par Cédric à qui Amandine a gentiment refilé son rhume (c’est important le partage dans le couple)… Le dernier soir cependant, nous découvrons un lieu fabuleux, nous dînons dans un restaurant confortablement installé dans un hôtel de luxe et de caractère, comme il doit être agréable de résider dans un endroit tel que celui-ci nous disons nous sans nous douter que nous goûterons bientôt au luxe et à la volupté du Majapahit ! [oui le suspense est insoutenable : comment allons-nous nous retrouver dans un hôtel 5 étoiles alors que jusque-là nous dormons quasiment à la belle étoile ?]

Fin du prélude

Surabaya-Probolinggo-Cemero Lawang
Nous rejoignons le Bromo en deux étapes : d’abord un trajet de deux heures en train jusqu’à une ville appelée Probolingo puis deux heures de minibus jusqu’à Cemero Lawang, village le plus proche du mont Bromo (il faut bien entendu rajouter près de deux heures d’attente entre les deux pour que le compte soit juste). C’est donc dans la nuit (en même temps, elle tombe à 17h30…) que nous pouvons poser nos sacs dans notre pension basique et économique puis aller dîner avec Christophe et Alexandra, deux Français rencontrés dans le bus et qui s’offrent une parenthèse indonésienne au milieu d’un voyage d’un an en Australie (blog : www.oz-the-road.com). Demain nous nous lèverons à deux heures du matin pour admirer le lever de soleil sur le Bromo depuis un point de vue situé en altitude…

Aouch, le réveil fait mal, c’est la tête dans le coton que nous nous engageons sur le chemin vaguement indiqué par le gérant de la pension, la veille et dans l’obscurité. Bien entendu nous douterons à plusieurs reprises bien qu’il n’y ait en réalité qu’un seul véritable chemin et que tous les indices, évidents a posteriori, nous disaient que nous étions dans la bonne direction…

Nous dépassons dans la nuit noire le premier point de vue et arrivons au deuxième, qui correspond également au point d’arrivée de toutes les jeeps touristiques car nous n’avons aucune idée de la situation des volcans à observer et ne voulons pas prendre le risque d’emprunter un chemin de traverse qui nous mènerait on ne sait où et nous ferait courir le risque de manquer le spectacle… Nous sommes donc environ 150 sur la plate-forme  mais notre arrivée matinale, qui nous permet de geler sur pieds pendant 45 minutes, nous offre également une place sur le devant, ce qui nous évite de regarder le spectacle entre deux têtes au prix de douloureuses contorsions (grands seigneurs, nous laissons de temps en temps les autres touristes faire une photo…). Nous sommes arrivés de nuit la veille donc nous allons découvrir la caldeira et ses volcans à mesure que la lumière du jour dessine d’abord des formes vagues puis un tableau de plus en plus précis.

Le spectacle est saisissant, irréel et poétique : une mer de nuages tapisse le fond d’un très large cratère au centre duquel trône le Bromo, totalement ouvert, et son voisin le Batok, totalement tout vert. Dans le fond, le grand Semeru domine ces nains de la tête et des épaules et crache parfois une volute de fumée blanche, il ressemble à un vieux marin fumant sa pipe dans le fond d’une taverne avec l’air narquois de celui qui a vécu. Le soleil doit forcer le passage pour percer les nuages mais quand il a enfin réussi à s’élever, sa lumière dorée nous réchauffe et donne au tableau son aspect définitif. 


Rrrrrrr cette colline en bas à droite!...
Enfin c'est beau quand même ;-)
En effet maintenant c’est parfait… Enfin presque parfait puisque cette colline dans le coin en bas à droite nous contrarie, comme ce serait bien de pouvoir l’effacer ! 

On l'a effacée d'ailleurs!
Les nuages dans la caldeira
Le mont Batok et le Semeru en arrière-plan
Ce qui n’est qu’une boutade au départ devient de plus en plus plausible à mesure que nous faisons en sens inverse notre chemin du matin : la vue est plus dégagée quand on redescend… Nous n’hésitons pas longtemps avant de décider de prolonger notre séjour d’une nuit pour pouvoir assister au spectacle aux premières loges, avec le double avantage d’éviter la foule et la colline !
Point de vue sur le chemin de la descente
Avec Christophe et Alexandra

Cette résolution prise, nous descendons dans la vaste caldeira, sans Christophe et Alexandra qui doivent déjà prendre le bus du retour, traversons une mer de sable gris sous un ciel désormais bleu et gravissons les 253 marches qui mènent au cratère du Bromo. Les jeeps de touristes étant déjà reparties, nous sommes quasiment seuls pour admirer le trou rempli d’eau fumante qui constitue le cœur du Bromo.  

Dans la caldeira ça donne envie de sauter,
allez savoir pourquoi!
Mais vraiment envie de sauter quoi!
Direction le mont Bromo
La caldeira
Les bords du cratère autorisent une promenade et nous profitons de ces moments où le regard ne peut pas se poser sur autre chose que la beauté, où qu’il se dirige, c’est vraiment exaltant et il faut se concentrer pour garder un peu de lucidité et ne pas être aspiré par les pentes du volcan. 
Marche sur les bords du cratère 

Un peu dingo!...

Vue depuis le cratère 


Vous avez même droit à une mini-vidéo du cratère!!


Nous redescendons finalement par les marches pour retraverser la mer de sable gris dans l’autre sens et, après un arrêt pour déjeuner, rentrer nous reposer à l’hôtel.

Après quelques heures de repos, nous rencontrons deux couples de français (Charlotte et Fabien en voyage de noces, Charlène et Nicolas en voyage de six mois), comme ils sont très sympathiques nous leur confions notre plan pour le lendemain en leur proposant de se joindre à nous. A l’occasion du dîner, nous nous découvrons des frères jumeaux en la personne de Charlène et Nicolas, chaque phrase que nous échangeons pourrait avoir été prononcée par l’un ou l’autre d’entre nous, ils voyagent 6 mois en Asie et nous appréhendons cette expérience exactement de la même manière… ça deviendra même troublant quand nous nous rendrons compte le lendemain qu’ils font également des sauts sur leurs photos ! La lecture de leur blog, très sympa, complet et à jour (bien plus à jour que le nôtre d’ailleurs !, http://globe-croqueurs.blogspot.com), nous fera à nouveau bien sourire en constatant les très nombreuses similitudes.

Nous nous retrouvons donc à 6 pour un départ à 3 heures 30 du matin, l’ascension est réalisée plus rapidement que la veille puisque nous n’hésitons pas sur le chemin à suivre et nous atteignons notre point de vue quelques minutes avant le lever du soleil. 

Vague de nuages sortant de la caldeira


2e lever de soleil, toujours aussi beau...
Notre petit groupe! 
Et encore une photo parce que c'est vraiment beau!
Cette fois la colline ne gêne plus le panorama et l’absence de touristes rend le moment encore plus impressionnant que la veille… C’est donc l’esprit empli de ce merveilleux spectacle que nous redescendons prendre un petit-déjeuner bien mérité. Après les traditionnels échanges d’adresses et de bons plans, il est temps de dire au revoir à nos quatre nouveaux amis et pour nous de reprendre la route, direction la Kawa Ijen, le légendaire volcan des porteurs de souffre!

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