vendredi 28 février 2014

Kai(Yak) Teriteri(ble)

Du 19 au 22 février 2014

Impossible de résister à ce petit plaisir, voilà l’endroit d’où j’écris cet article :


Pas mal n’est-ce pas ? 

Revenons à nos moutons (néo-zélandais comme il se doit), nous ne nous étendrons pas sur Wellington puisque puisque nous n’y avons séjourné qu’une demi-journée, le temps de peiner à nous procurer une place de parking pour au final retourner piteux payer le parc privatif de l’hôtel (bien trop de « p » dans cette phrase probablement) et de tranquillement traverser boutiques, musées, boutiques-musées et musées-boutiques... 

Nous quittons donc Wellington dès le lendemain matin pour une traversée de trois heures en ferry, la moyenne d’âge élevée donne au voyage de faux airs de « La croisière s’amuse » mais nous n’avons d’yeux que pour les beaux paysages qui se succèdent devant nos fenêtres.

Beaux paysages vus du ferry!
Arrivés à Picton (-gramme), nous prenons le volant de notre Ford Focus rouge, qui remplace la bleue que nous avons laissée à Wellington, rien ne change sauf que comme c’est la version sport il y a un aileron à l’arrière du toit : bien entendu cela ne sert à rien...

Mince on voit pas l'aileron! Mais on vous assure qu'il est beau!
Nous concentrons donc rapidement notre attention sur des sujets plus intéressants tels que la côte sauvage du nord de l’île du Sud (ben oui ce n’est pas parce que c’est l’île du sud qu’elle n’a pas de nord, il ne manquerait plus que ça qu’elle perde le nord alors qu’elle est la terre habitée la plus proche du pôle sud...), comme la parenthèse qui précède le prouve nous sommes un peu dépassés par les événements : les baies succèdent aux criques et précèdent les lagons pour laisser place à des estuaires et vice-versa... 
Comme le résume si bien Amandine : « Mais c’est trop magnifique ici », indeed Darling !

Nous arrivons donc à Kaiteriteri , à la lisière de l’Abel Tasman National Park (je ne vous ferai pas l’offense de vous rappeler que le navigateur néerlandais Abel Tasman fut le premier européen à s’approcher des rivages de Nouvelle-Zélande en 1642, tout le monde sait cela bien entendu...), à la lisière de l’Abel Tasman National Park donc (je ne vous rappelerai pas qui est Abel Tasman au motif que vous l’avez déjà oublié alors que c’est écrit juste au-dessus, un peu de concentration saperlipopette), à la lisière de l’Abel Tasman National Park enfin, et sommes hébergés au Kimi Ora, établissement somme toute très honorable qui compte une vingtaine de chalets perchés au-dessus de la ville, une piscine et un restaurant végétarien faisant la part belle aux légumes poussant dans les potagers situés entre les chalets.  
Nous irons même faire un léger footing en partant de notre chalet pour arriver sur la plage...
Comme le résume si bien Amandine : « Mais c’est trop bien ici », indeed Darling !

Vue depuis la terrasse de l'hôtel
Le soir venu et après un dîner délicieux arrosé de vins néo-zélandais qui ont de la cuisse, une belle rondeur en bouche et un tanin intéressant (bingo, j’ai placé les trois expressions du mec qui n’y connait rien en vin), nous faisons une petite promenade pour voir des vers luisants (d’où l’intérêt de le faire après le repas, quand il fait nuit...) et nous sommes une nouvelle fois émerveillés par la créativité de la nature (s’il y a un créateur, c’est vraiment un geek sous acide, je ne vois pas d’autre explication : quelle idée de poser une lumière sur la queue d’un petit ver de terre transparent (en fait il s’agit d’une larve) ???).
Comme le résume si bien Amandine : « Mais c’est trop incroyable les vers luisants quand même », indeed Darling ! 

Le lendemain, nous constatons avec soulagement qu’il fait très beau, et oui c’est pas tout ça mais nous on a kayak aujourd’hui donc si on peut éviter de se prendre une saucée c’est mieux (dans le genre « notre vie est trop dure », je dénombre pas moins de huit canards qui viennent de pointer le bout de leur bec sur la pelouse devant ma table, tiens ils s’envolent tous à cause d’un chien... Oui aucun rapport mais ça montre quand même que la vie d’un canard c’est pas toujours facile, tu ne peux pas manger tranquillement les trucs qui trainent sur une pelouse puisque dès qu’il y a un chien tu dois t’envoler, en plus tu te doutes bien qu’il ne va pas te choper et que c’est juste pour t’emmerder qu’il fait ça le chien mais bon dans le doute tu t’envoles quand même, c’est pas facile la vie de canard ouf j’ai trouvé une transition attention ça arrive), notre vie est finalement bien plus facile que celle des canards mais comme nous sommes moins bien protégés contre la pluie car nous n’avons pas de plumes nous sommes ravis de voir un beau soleil briller ce matin-là pour le kayak (vous ne l’aviez pas vu venir celle-là hein ?).
Comme le résume si bien Amandine : « Mais t’es trop un dingue toi quand même », indeed Darling !

Là, devant, les fameux canards...
Revenons à nos moutons (néo-zélandais comme il se doit, oui je recycle) : nous sommes un petit groupe de trois kayaks, un britannique, un néo-zélandais et un français, guidés par Tim qui est l’incarnation du guide néo-zélandais cool, pro et simple. 

Avec Tim, oui on paraît un peu pâlot à côté!!
Après une première partie de trajet en bateau à moteur puis le briefing, nous voguons gaiement le long des côtes pendant toute la journée, c’est physique mais pas trop et nous avons le cerveau et les yeux suffisamment oxygénés pour profiter au maximum des sublimes paysages de la côte de l’Abel Tasman National Park (ceux qui ne se souviennent plus qui est Abel Tasman peuvent reprendre l’article au début là moi j’ai tout donné pour vous faire connaitre l’ami Abel...).

A cet endroit précis nous fîmes du kayak
Illustration du temps changeant néo-zélandais (la photo du dessus est prise au même moment)
En pleine action, et quelle action!
En plein saut, et quel saut!
Une otarie, et quelle otarie!
Un lagon, et... bref!
Et pour finir une couche de nuages flottant sur la mer!
Au retour, après avoir pagayé vers le large et aperçu quelques otaries sur une petite île, nous lions (de mer) tous les kayaks et tendons une voile pour rentrer à la force du vent (-dée Globe, oui je suis en forme), nous atteindrons ainsi quasiment notre point de départ.

Cette journée en tout point remarquable est parachevée par un petit jacuzzi et un nouveau dîner au restaurant végétarien (arrosé de vin néo-zélandais).
Comme le résume si bien Amandine : « Mais c’était une trop une journée de ouf aujourd’hui quand même », indeed Darling ! 

[Note d’Amandine: je vous rassure, mes prises de parole ne se résument pas à «c’est ouf» ou « c’est incroyable », des fois je fais prendre conscience à Cédric que la chanson maorie qu’on vient d’entendre bah en fait c’est un plagiat de « il s’appelait Stewbol, c’était un cheval blanc, etc etc. », des fois je lui fais également part de l’étrangeté de la queue du cheval, bah oui c’est quand même fascinant tous ces poils qui se balancent, enfin moi ça me fascine, enfin ça m’interroge, bref heureusement que je suis là pour l’amener à réfléchir sur la queue du cheval...] [Note de Cédric : Amandine est très branchée chevaux en ce moment mais il faut avouer que la version maorie de Stewbol restera un grand moment du séjour...]

Après avoir vu l’Abel Tasman National Park (pas de commentaire sur Abel Tasman, je considère que maintenant c’est acquis) depuis la mer, nous partons en randonnée pour toute la journée du lendemain : le ciel est voilé par un long nuage blanc, ce qui est normal car nous sommes en Nouvelle-Zélande (ceux qui ne comprennent pas pourquoi c’est normal peuvent relire le premier article sur la Nouvelle-Zélande et la traduction du nom maori du pays...). Nous ne boudons pourtant pas notre plaisir et gambadons gaiement sur les chemins, nous émerveillant çà et là devant des paysages côtiers fort sympathiques ; notons (cocorico) que c’est l’explorateur français Dumont D’urville qui a cartographié ce rivage au XVIIIème siècle et qu’il y a donc quelques noms français sur notre plan...





Le ciel bleu parvient à faire son trou au cours de l’après-midi, comme une récompense à notre persévérance.

Le soleil de retour, yeah!
Comme le résume si bien Amandine : « C’est sympa les nuages mais c’est mieux quand il y a du soleil quand même », indeed Darling !

Le lendemain, nous reprenons la route vers Punakaiki, en chemin nous nous arrêtons saluer quelques otaries qui semblent plutôt bien calées sur leurs rochers et nous arrivons pile à temps pour observer les Pancake Rocks sous le soleil : en effet l’érosion donne l’impression de piles de crêpes, d’où le nom, et oui parfois il est inutile d’aller chercher des noms compliqués (on imagine bien la réunion pour décider du nom : « ça ressemble à un tas de pancakes non ? », « Ouais John t’es sympa on va quand même pas les appeler Pancake Rocks... », puis après trois heures de vaine recherche arrosée de bière pour favoriser la créativité « c’était quoi déjà ton idée John ? Pancake Rocks ? Allez ça ira, si on trouve mieux on changera plus tard », et voilà !). 

Où nous observâmes des otaries
Otarie en mode je bronze tranquillou sur mon rocher la vie est belle
Otaries en mode je nage pépère dans la mer la vie est cool

Pancake rocks
Où l'on peut observer la ressemblance avec des pancakes, des vrais
La mer, tout simplement...

Le soir nous dormons dans un bungalow totalement isolé (enfin pas très loin de la route principale tout de même) dont les baies vitrées s’ouvrent sur des baies maritimes, il y a peut-être même quelques baies dans les buissons alentours et les bêêês des moutons du village s’envolent dans le vent qui souffle fort toute la nuit, ajouté au bruit des vagues ça fait presque peur et nous nous sentons soudains tout petits et fragiles au milieu de toute cette nature... L’expérience était impressionnante mais c’est presque avec soulagement que nous reprendrons la route le lendemain, destination les glaciers !
Comme le résume si bien Amandine : « C’était bien mais pas plus d’une nuit parce que les vagues ça fait du bruit quand même », indeed Darling !

Notre bungalow (à gauche) donnant directement sur la mer (à droite)
Oui on voit la mer depuis notre lit!
La West Coast néo-zélandaise, sauvage!

dimanche 23 février 2014

Course contre le Tongariro

17 février 2014

Si vous trouvez ce titre sans jeu de mot un peu décevant, voilà les jeux de mots auxquels vous avez échappé : "Tongariro bien qui riro le dernier", "Cette randonnée on n’aurait pas pu la faire en Tong(ariro)", "Et si on faisait un tennis avec Jo-Wilfried T(s)onga(riro)"... 
Du coup vous comprendrez qu'on ait préféré faire sobre (pour une fois) ! 

D'ailleurs comme ça on reste sur le thème du temps (après « Rotorua vers le futur », notre premier article) et c’est vrai que le Tongariro fut une étape épique ! 
[exercice orthorphonique inventé par Cédric : répéter très vite les deux derniers mots de la phrase précédente]

Nous logeons au Château (à prononcer avec l'accent aristocratique qui convient), en toute simplicité... Mais pour nous démarquer des autres résidents (67 ans de vol au compteur en moyenne) nous commençons par un footing sous le doux soleil de cinq heures et le regard bienveillant du Mont Ruapehu (2797m, à un escabeau des 2800m).


A droite, notre hôtel, à gauche les volcans!

Ce n’est qu’une mise en jambe avant notre grand défi du lendemain, une randonnée en ligne droite de 19km (un minibus nous dépose au point de départ et nous récupère à l’arrivée) qui mérite d’être narrée heure par heure :

- 7h00 : petit-déjeuner à l’hôtel, double ration pour prendre des forces, miam miam glou glou scronch scronch, hum ça fait du bien !

- 7h30 : achat de casse-croûtes qui nous seront bien utiles quelques heures plus tard, nous nous demandons s'il est nécessaire d'acheter deux petites bouteilles d'eau en plus, « mais non ça va aller on en prend juste une, avec celle qu'on avait déjà ça nous fait deux litres, c'est bien suffisant », là on vient de faire une grosse erreur...

- 8h00 : nous prenons le bus, où l’on nous explique que nous allons randonner dans une zone volcanique et que ça peut être dangereux, avec photo des morts de Pompeï figés par la lave en prime, sympa... essayons de ne pas être changés en statues de cendres !

Brrrr ça fait peur on veut pas ressembler à ça hein!!
- 8h15 : le chauffeur-guide nous explique qu'il est possible de s'écarter du chemin principal et de gravir deux volcans (Ngauruhoe et Tongariro), une idée folle nous vient car cette randonnée de 19km nous semblait un peu légère...

- 8h30 : arrivée au départ (ou départ à l’arrivée suivant le point de vue) bref nous sommes partis pour le Tongariro Alpine Crossing!


C'est parti!
- 8h35 : nous sommes en tête de la population du bus, l’esprit de Yohan  Diniz est avec nous 

- 9h00 : nous rattrapons et dépassons sans pitié les retardataires du bus de 7h30, l’esprit de Teddy Riner est avec nous


On a même le temps de faire des petits sauts
- 11h00 : première intersection, le chemin principal continue tout droit, après 1 seconde d’hésitation nous prenons à droite et nous dirigeons d’un pas de chamois sous amphétamine vers le Ngauruhoe (2291M), l'esprit de Maurice Herzog est avec nous


Nous sommes allés tout là-haut là-haut!
- 12h00 : l’ascension est très rude et le sol volcanique s’arrache sous nos pieds, nous serrons les dents et nous motivons en dépassant des Japonais exsangues, l’esprit de Takeshi Kitano est avec nous (oui nous ne sommes plus très lucides)

- 12h15 : nous sommes au sommet, c’est une belle victoire, nous en profitons quelques secondes, l’esprit de Renaud Lavillenie est avec nous


Un saut pour fêter l'ascension!
Man vs. Wild #1
Au sommet, on se dit que ça valait le coup...


Le volcan est bien en activité!
- 12h30 : nous redescendons en glissant-courant-tombant-surfant sur la roche volcanique, l’esprit de Kelly Slater est avec nous

- 13h00 : de retour à l’intersection, nous avons mis deux heures au lieu des trois indiquées sur le panneau, l’esprit d’Usain Bolt est avec nous

- 13h40 : deuxième intersection, le chemin principal continue tout droit, après une demi-seconde d’hésitation nous prenons à gauche et nous dirigeons d’un pas de cabri sous EPO vers le Tongariro (1967M), l’esprit d’Edmund Hillary est avec nous


Man vs. Wild #2

- 13h50 : pour la première fois de la randonnée, nous commençons à trottiner, la marche ne nous permettant pas d’aller aussi vite que nous le souhaitons, l’esprit d’Alain Mimoun est avec nous


Et on continue à petites foulées
- 14h05 : nous sommes tout en haut du Tongariro après une ascension relativement facile, le paysage est lunaire, l’esprit de Neil Armstrong est avec nous

Paysage lunaire
La vue depuis le Tongariro comme si vous y étiez
Amandine sautant sur le Ngauruhoe où nous étions quelques heures plus tôt

- 14h20 : retour à l’intersection, nous n’avons pas pris assez d’eau, on a soif, vraiment soif, vraiment très soif, l’esprit de Gérard Depardieu est avec nous

On profite tout de même du clou du spectacle: les 3 lacs bleu turquoise!

- 14h40 : pour être de retour suffisamment tôt pour attraper le bus, il faut que nous allions plus vite que les temps indiqués sur les panneaux, c’est une course contre la montre qui s’engage, l’esprit de Greg Lemond est avec nous


Vous apercevez ici une coulée de lave

- 15h15 : nous mourons de soif, nous sommes encore loin de l’arrivée mais un cheminement mental incompréhensible nous fait penser qu’il est possible d’avoir le bus de 16 heures, nous nous mettons à courir, d’abord tranquillement puis de plus en plus vite, nous courons sans réfléchir, l’esprit de Marie-José Pérec est avec nous

- 15h50 : un panneau indiquant l’arrivée dans 45 minutes ruine nos derniers espoirs d’avoir le bus de 16 heures, nous nous asseyons sur un banc 5 minutes avec toi, l’esprit de Renaud est avec nous

- 16h25 : nous arrivons enfin après plus de 25km de randonnée et 1700M de dénivelé positif, nous sommes totalement assoiffés mais fiers de nous, nous enlevons nos chaussures pour soulager nos pieds endoloris, l'esprit de Jeff Tatard est avec nous

- 16h55 : la navette arrive, sur le chemin du retour le chauffeur demande à des Italiens s’ils ont été sur un volcan, ils répondent fièrement qu’ils ont fait le petit, le Tongariro, nous nous regardons en souriant, l’esprit de Zinédine Zidane est avec nous

- 17h30 : nous sommes rentrés à l’hôtel et pouvons enfin boire tant que nous voulons, l'esprit de Nicolas Boileau est avec nous [nb : c'est fou que Boileau s'appelle Nicolas non ? moi je trouve ça fou...]

- 18h00 : nous allons dîner, l’esprit de... ah non là en fait il n’y a plus d’esprit, nous congédions les esprits, nous ne sommes plus que nous deux, épuisés mais heureux...

- 19h00 : nous fermons nos petits yeux

- 7h00 (le lendemain) : nous ouvrons nos petits yeux

Nous reprenons la route vers Wellington, dernière étape de l’île du Nord qui sera surtout pour nous le port de départ vers l’île du Sud (oui les Néo-Zélandais ont vraiment été très créatifs sur le nom de leurs deux îles...).

jeudi 20 février 2014

Rotorua (vers le futur)

Du 14 au 16 février 2014




Coup d’envoi du « New Zealand trip 2014 » ! 

Après avoir passé 22 des 24 dernières heures dans des avions, nous arrivons (à minuit heure locale) à Auckland... Dont nous ne verrons rien puisque nous filons dès le lendemain vers le sud. 
Notons qu'à partir de maintenant nous vivons avec 12 heures d'avance sur la France : un véritable retour vers le futur !

Après une nuit de vrai sommeil dans un vrai lit, la prise en main de notre Doloreane Ford Focus boîte auto et volant à droite (pour conduire à gauche) se fait sans souci et nous voilà sur les bucoliques routes néo-zélandaises : oui il y a beaucoup de moutons, oui certains paysages nous donnent l’impression de traverser les décors des télétubbies ou du Seigneur des Anneaux, oui ça ressemble un peu à l’Irlande mais en plus ensoleillé...

Mais nous arrivons à Rotorua et là ça ne ressemble plus à rien de connu : des fumées s’échappent du sol un peu partout, comme si la ville était posée sur un volcan... Et c’est le cas ! Nous sommes sur une faille tectonique puisque la plaque australienne joue à se frotter à la plaque pacifique et le moins qu’on puisse dire c’est que c’est très chaud...

Le volcan est partout! 
Des fumées s'échappent du sol...
Si chaud qu’une nuit de 1886 le volcan Tarawera s’est fâché tout rouge et a mis sens dessus dessous les quelques maisons et hôtels qui accueillaient les premiers touristes, ainsi que les deux terrasses de silices (l’une blanche, l’autre rose) qui attiraient ces mêmes touristes.

Les terrasses de silice détruites par l'éruption de 1886
Comme toujours (ou presque) la vie a vite repris le dessus: beau joueur, le volcan a laissé quelques merveilles en héritage et comme pour se faire pardonner sa maladresse avec les terrasses !

Les superbes parcs naturels de la région prouvent une nouvelle fois l’inventivité de la nature quand il s’agit de faire surgir la beauté du chaos, impossible de tous les faire donc nous nous limitons à trois (Waimangu, Wai-O-Tapu, et Orakei Korako) qui nous émerveillent chacun à leur manière.

Waimangu
Waimangu, ça fume!





Wai-O-Tapu







Petit oiseau à longues pattes! 
Lac jaune fluo (encore plus en vrai!), mais jaune comme un stabilo jaune quoi!

Orakei Korako

Arrivée à Orakei Korako, il fait traverser la rivière pour y accéder
Forêt de fougères ou ponga, à Orakai Korako



Orakei Korako comme si vous y étiez!



Nous profiterons d’ailleurs de l’occasion unique de nous baigner dans une piscine privative remplie d’eau minérale chauffée par l’activité volcanique, le tout avec vue sur le lac de Rotorua bien entendu...

Vue depuis notre piscine volcanique privée!
Notre piscine!
En plus de ses merveilles naturelles, Rotorua est aussi un haut lieu de la culture Maori dont nous avons un apercu grâce à un spectacle (un peu trop touristique) et surtout lors d’une visite au superbe musée de Rotorua dont la scénographie parfaite rend bien justice au riche patrimoine Maori.

Musée de Rotorua
Au cours de la soirée Maorie, très très touristique...
Les Maoris parlons-en : ils arrivent de Polynésie vers 1200 (après JC), ce qui est finalement assez récent mais après un coup d’oeil à la carte on comprend mieux, il fallait déjà être très bon navigateur pour faire ce chemin... 
Ils s’installent sur Aotearoa (« le pays du long nuage blanc » pour ceux qui ne comprendraient pas le maori, bandes d’ignares) et constituent des tribus qui chassent, pêchent, cultivent la terre et se font la guerre (comme partout ailleurs dans le monde donc).

Les premiers contacts avec les Européens sont un peu cafouilleux : deux navires hollandais mouillent à proximité des côtes de l’île du sud en 1642 mais quand les Maoris s’approchent avec leurs canots c’est l’incompréhension (forcément le hollandais c’est vraiment pas facile comme langue) donc on se chauffe un peu  et dès les premiers morts les Hollandais n’insistent pas, ils lèvent l’ancre juste après avoir baptisé le pays Nieuw Zeeland (on supposera donc que le Zeeland est aux Pays-Bas...).

A partir des expéditions de Cook (1769), les contacts se multiplient et en 1840 le traité de Waitangi fait de la Nouvelle-Zélande une colonie britannique, bien sûr il y a quelques écarts entre les traductions anglaises et maoris, ce qui entraînera quelques guerres.

Au final la Nouvelle Zélande semble s’être plutôt très bien tirée de son histoire : les Maoris ont toute leur place (la comparaison avec les «voisins» aborigènes est éloquente), le niveau de vie est excellent et la Nouvelle-Zélande peut se flatter d’avoir été le premier pays au monde à accorder le droit de vote aux femmes (1893) et à instaurer des retraites (1898)...

Fin de la parenthèse historique du voyage !

Au-delà de l’enchantement, ce début de voyage au goût de souffre et la fumée nous rappelle que nous sommes sur une terre volcanique : les bucoliques paysages de pâturages ne sont qu’un masque fragile couvrant le feu de la terre, faut-il y voir un reflet de ce pays de guerriers pacifiques?