mardi 4 mars 2014

Allez venez Milford (Sound)

Du 27 au 28 février 2014

Queenstown s'est déjà perdue dans notre rétroviseur et nous vagabondissons vers un pays plus rude et non moins beau, le Fjordland. Comme son nom l'indique le Fjordland est un pays de Fjords, la mer a pris possession de larges brèches créées dans la montagne par d'anciens glaciers... Nous y reviendrons.

D'abord nous rejoignons Te Anau, dernière ville digne de ce nom avant Milford et notre lieu de résidence pendant ces deux jours. Comme il se doit, la ville danse joue contre joue avec un beau lac dont les berges nous semblent plus sauvages que celles de Queenstown, est-ce un effet de notre imagination ou du temps menaçant ? L'air est plus frais et piquant et le vent souffle fort sur le lac quand nous prenons le bateau qui doit nous conduire à une vaste grotte peuplée de vers luisants...

Lac de Te Anau, sous les nuages!
Après une traversée qui aurait été mouvementée avec un bateau plus petit que le nôtre, nous sommes de l'autre côté du lac, sur ces rives sauvages aperçues tout à l'heure.
Une guide conduit notre groupe d'une dizaine de personnes dans la grotte, les passages sont à l'occasion étroits ou bas et nous marchons sur passerelles surplombant de petites cascades et des bassins, l'eau a poli la roche en lui donnant parfois de faux airs de ces Vénus préhistoriques aux formes arrondies.

Une dizaine de minutes de marche et nous parvenons à un large bassin, la suite de la balade se fera en barque, toutes lumières éteintes pour admirer un haut plafond constellé de vers luisants, comme s'il avait fallu reproduire dans cette grotte la voûte céleste... Inutile de préciser que le spectacle est féerique, les vers luisants luisent de toutes leurs forces, ils luisent si fort qu'on en vient à craindre qu'ils usent leur petite lampe !

A notre sortie de la grotte (que nous n'avions pas le droit de prendre en photo), un court film nous présente les vers luisants sous un jour plus scientifique, ce qui leur fait forcément perdre en poésie car un ver luisant éclairé et en gros plan est moins charmant que dans la pénombre (une rapide recherche en apprendra plus aux curieux)... Un résumé de ce que nous avons compris : les vers sont en fait des larves (qui luisent d'autant plus qu'elles ont faim), ces larves vivent 9 mois en chassant des insectes au moyen de fils de pêche couverts de substances paralysantes (ça prend la forme d'un chapelet de gouttes qui pendent tout autour du fil sur lequel circule le ver luisant), puis la larve va devenir un insecte volant ressemblant à un petit moustique (la phase transitoire dure 12 jours, on l'appelle alors pupa, mignon non?), et là c'est le drame, l'insecte volant ne vit pas plus de 5 jours pendant lesquels il ne pense qu'à s'accoupler le plus possible (il n'a pas de bouche ni de système digestif, ce qui constitue un facteur limitant quand on veut vivre longtemps il faut bien en convenir...). 
Tout ça pour ça me direz-vous ? Et bien oui, tout ça pour ça, les vers luisants sont peut-être une métaphore de la vanité de la vie qui sait ? Ou peut-être un motif d'espoir puisqu'on peut être très vilain de près et très beau de loin, il ne faut donc pas se contenter des apparences et parfois en prenant un pas de recul il est possible de voir la beauté ? Ou peut-être qu'en décrivant une vie à voler pour s'accoupler j'ai décrit la vie rêvée pour certains d'entre vous (petits coquins) ? Ou peut-être rien de tout ça ou tout ça à la fois...

Allez on vous a récupéré des photos sur internet pour que vous compreniez!
Ca ce sont les petits fils!
Et ça c'est le ver luisant, incroyable non!
Nous abandonnons les vers luisants à leur sort et reprenons le bateau avec un espoir très limité de bénéficier d'une météo clémente le lendemain... Et nous avions vu juste puisque le lendemain une épaisse couche de nuages semble bien décidée à s'installer pour la journée ! N'écoutant que notre courage (et parce que nous avons pré-payé l'activité), nous rejoignons Milford Sound de bon matin (aouch le réveil à 5h30 qui fait bien mal mais il y a quand même deux heures de route) pour une journée de Kayak ! Sur place nous constatons qu'il continue de pleuvoir et pensons que la sortie va être annulée, que nenni, nos guides nous fournissent des vêtements chauds et nous voilà sur l'eau !

Equipés d'un collant thermique, d'un pantalon, d'un haut thermique, d'un gilet waterproof, d'une polaire, d'un imperméable, d'un bonnet, de gants néoprènes pour tenir la pagaie, de chaussures, bah on avait quand même froid sur le kayak!
Là nous sommes comme au fond d'une tasse de cappuccino : à travers la mousse du brouillard nous sentons les hautes parois des montagnes du fjord nous entourer... Suffisant pour percevoir la beauté du site, mais quelque peu frustrant car nous ne pouvons pas en mesurer toute l'ampleur ! De petits pingouins bleus passent devant nos kayaks, ce sont les plus petits du monde et en effet ils sont très petits (et très mignonnets) ! Une belle cascade vient cascader dans les eaux du Milford Sound, heureusement calmes car le vent a décidé de rester couché et ne pas se joindre à son amie la pluie...

Mmmmmm c'est brumeux n'est-ce pas...
Après deux heures de kayak nous prenons le déjeuner sur une petite île infestée par les « Sandflies » (détestable petits moustiques dont la piqûre démange pendant plusieurs jours) quand soudain miracle, prodige, effet de la providence, les nuages partent avec leur ami le vent et emportent la pluie avec eux ! Nous sautons dans nos kayaks et profitons de cette embellie inattendue avec une technique bien rodée : nous nous mettons en retrait du groupe pour prendre des photos tranquillement et ensuite nous pagayons comme des furieux pour rejoindre le groupe (pour nos amis athlètes : oui nous faisons du vite/lent/vite en kayak !)...

Un MI-RA-CLE en cours de réalisation, tout simplement!
Une des très nombreuses cascades
Kayakeurs de l'extrême
Le fjord nous apparaît à peine dans toute sa majesté que nous devons rentrer à la base, nous sommes bien sûr heureux que le soleil soit revenu mais restons sur notre faim car nous savons qu'il nous restait beaucoup à voir, l'idéal aurait été de pouvoir faire à la fois le kayak et une sortie en bateau dans le fjord...

Le ciel bleu, le soleil, l'incroyable quoi!
Mais qui a dit qu'il ne fallait pas viser l'idéal ? Nous sautons hors de nos kayaks et filons au port où nous prenons sur-le-champ des places pour le prochain bateau, quinze minutes plus tard ! Et oui nous sommes des foufous...

Et là c'est vraiment magique : non seulement le fjord se révèle superbe avec ses multiples cascades et sommets enneigés mais sur ses rives des otaries à fourrure se reposent en attendant la prochaine séance de pêche et dans ses eaux de magnifiques dauphins se font un malin plaisir à venir se faire admirer en nageant à la surface...

Depuis notre bateau!
Sur ce rocher, une multitude d'otaries, si si!
En voici la preuve avec cette otarie s'étirant tranquillement
La joie, le bonheur, la bonne humeur

Les dauphins sautillant  
Cascade avec beaucoup d'eau qui coule
Cascade avec beaucoup beaucoup d'eau qui coule
Arc-en-ciel produit par la cascade et notre pote le soleil (oui eau+soleil=arc-en-ciel...)
Autre cascade et autre arc-en-ciel
Et une dernière vue sur le fjord sous le soleil
(et un bateau tout petit pour donner une idée de la grandeur du truc quoi!)!
Inimaginable le matin même, ce superbe soleil va briller toute au long de la traversée (près de deux heures) avant de progressivement céder le pas aux nuages sur la route du retour vers Te Anau... Mais ce n'est plus un problème, le climat du Fjordland, ce vieillard ombrageux, aura su nous gratifier d'un sourire au bon moment !

Au retour on observe même des keas (oiseau endémique à la NZ)
Oui ils étaient au bord de la route!
Keas copains
Nuage pris dans la montagne
Nuages, le retour
Et retour à Te Anau où le soleil se couche

Prochaine étape : les Catlins, la fin du voyage approche inexorablement...

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