lundi 11 mars 2013

Don’t worry Be Hampi !


Du 22 au 25 février 2013


Voyager par le train entre Goa et Hampi donne un avant-goût d’aventure, nous retrouvons 5 ans après les mêmes trains bleus qui ont été repeints si souvent qu’il doit y avoir autant de peinture que de tôle sur les wagons. C’est rustique et  en même temps on a le sentiment que dans 100 ans on pourra toujours compter sur ces vieux chevaux pour emmener les voyageurs peu pressés jusqu’à destination.

Train indien 
Intérieur du train
Les paysages sur le bord de la voie sont parfois magnifiques, on aperçoit par les fenêtres ouvertes des cascades plongeantes, de grandes vallées étendues en contrebas ou des rizières en plein travail…

Ainsi nous parvenons à Hospet quasiment à l’heure (après 7h30 de train tout de même) et faisons les derniers kilomètres au moyen d’un bus local qui a sûrement perdu ses amortisseurs dans les années 80 mais qui nous mène vaillamment et pour un prix modique (moins de un euro pour deux) jusqu’à Hampi, le but de notre voyage.

Hampi est connue pour ses temples posés au milieu d’un paysage de roches volcaniques absolument époustouflant.


Le site est grandiose et on imagine sans peine qu’il a été peuplé ou utilisé pour invoquer des dieux primitifs depuis très longtemps, mais c’est en devenant capitale d’un empire hindou qu’Hampi devient Hampi (ou en mieux) et change d’ampleur puisque 500 000 habitants y vivent au XVIème siècle…

Même après la destruction de la ville par une confédération de sultanats (c’est-à-dire d’états musulmans) à la fin du XVIème siècle, il reste une petite population locale, ce qui pose le délicat « problème » de la cohabitation entre sites culturels et population autochtone, nous allons le voir.

Une fois l’habituelle recherche d’hôtel terminée, nous sommes en effet spectateurs d’une scène hallucinante et purement indienne : un officiel (selon le gérant du restaurant  il s’agit du « district commisionner », un peu le boss du coin) se promène d’hôtel en restaurant escorté par un troupeau de policiers patibulaires (mais presque) et désigne les bâtiments qui doivent être détruits car situé trop près du temple… Quand nous lui demandons l’addition, le gérant du restaurant dans lequel nous venons de déjeuner nous annonce sans montrer le moindre signe de révolte ou d’indignation qu’il va devoir détruire son établissement dès le lendemain.  Nous le verrons en effet au matin en train de tout casser, à l’instar de ses collègues malchanceux…

La veille, il y avait un restaurant à cet endroit, le lendemain au matin, plus rien...
Le sujet est complexe car il y a fort à parier qu’aucun établissement n’a l’autorisation de s’installer à cet endroit, pour autant certains existent depuis des années et cela a créé une situation de fait…  A partir de là comment mettre en valeur le patrimoine en dégageant les abords du temple tout en proposant des solutions acceptables aux populations qui auront été délogées ?

Les précédents sur le site d’Hampi ne sont pas encourageants : des maisons et magasins avaient été construits en utilisant les pierres de la colonnade menant au temple, fort logiquement d’un point de vue patrimonial elles ont été détruites, sauf que les gravats restent sur place et qu’aucun travaux de valorisation n’a été entrepris pour rendre à cette allée son apparence initiale… 

Magasins détruits il y a plusieurs années
Du coup on peut légitimement craindre que les gravats des restaurants ne restent là, que d’autres ouvrent sur des emplacements interdits et soient détruits à leur tour et que les déchets continuent de prospérer sur le site.

Peut-être sommes-nous trompés par notre vision de touristes qui finalement ne faisons que  passer, mais nous avons l’impression que des actions comme celle à laquelle nous avons assisté ne s’inscrivent absolument pas dans un plan d’ensemble de mise en valeur du site, alors que l’endroit est fabuleux et mériterait un meilleur traitement !

Les abords du temple, en chantier
Mais tout de même Hampi c'est beau!!!
En effet nous avons exploré le site à pied sous l’ardent soleil, nous avons rendu une statue de Ganesh floue par la vitesse de notre course, nous sommes partis de bon matin sur les chemins à bicyclette, nous avons traversé des rivières en poney aquatique, nous avons déjoué les pièges de vaches tenant une sévère tourista, nous avons vu des restaurants s’effondrer sous nos pas, nous avons enrichi l’album photo de 300 familles indiennes et de plusieurs classes, nous avons perdu puis retrouvé puis perdu à nouveau notre chemin, nous avons décliné 76 propositions de marijuana… 

Et à chaque instant nous nous sommes émerveillés devant ce lieu magique, cette bulle où nature et culture se livrent non pas à un combat mais à une danse, un tango où rochers et temples sont tour à tour écrin et bijou, graine et fruit, homme et femme.

Nous ne décrirons pas par le menu chacun des temples, non seulement parce que cela serait fastidieux tant pour nous que pour le lecteur, mais surtout parce que nous donnerions l’impression qu’il est possible de rendre objectivement compte de ce qu’est Hampi, alors que seule la sensation importe et qu’elle dépend non seulement de l’œil et du cœur de chacun mais aussi de l’heure et du sens du vent.

Il ne nous reste donc qu’à vous donner à voir quelques images pour vous inviter au voyage :


A bicyclette
Coquille pour traverser la rivière
Au secours des crocodiles
Il ne faudrait quand même pas oublier de sauter
Vache géante

Vaches aquatiques
Cité royale
Temple de Vittala
Intérieur du temple de Vittala
Intérieur toujours, et Cédric qui nous propose une belle pose
Classe ou plutôt partie de classe
Chariot de pierre, oui oui oui
Jolie et même très jolie perruche
Vue depuis le temple de Vittala
Rue d'Hampi avec dessin hindou à la craie
Vue sur le temple de Virupaksha
Sculpture bizarre sur le temple de Virupaksha
A l'intérieur du temple de Virupaksha
Une dernière photo parce que quand même...
 Prochaine étape, Mysore et son palais... 

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