dimanche 18 janvier 2015

Patagonie Partie 1 : Le Chili sin carne !

Du 25 au 31 décembre 2014

 Recette : 

- une pincée de capitale (Santiago mais avec plaisir)

- un ou détroit de Magellan (ne pas le presser)

- un demi-pingouin choisi bien tendre (mais non je déconne on a dit sin carne donc sans viande pour les ignares qui ne maîtrisent pas la langue de Cervantès et Rafael Nadal)

- trois ou quatre litres de transpiration (un par jour de trek)

- un glacier

- deux grosses louches de pâte à gonie

Mélanger le tout et ne surtout pas laisser reposer !



Quelques petites cartes pour vous aider à vous (nous!) repérer:

Santiago-Punta Arenas = 42h de voiture vs 3h25 de vol
Nous n'avons pas hésité longtemps (pas hésité du tout même)
Puis Punta Arenas-Puerto Natales = 3h15 de bus
Conclusion: l'avion est plus efficace que le bus...
Entrée du parc de Torres del Paine

Voyage : 24/12/2014



En ce 24 décembre, nous sacrifions une nouvelle fois au rituel des sacs à dos (un jaune, un rouge, un bleu, un vert, pas de jaloux il y en a pour tous les goûts) puis montons à bord d'un avion qui semble capable de traverser l'atlantique en diagonale pendant 15 heures (observation réalisée au mettant à profit nos puissantes connaissances aéronautiques : « il a l'air bien l'avion hein ? » « Oui je dirais qu'il est fluide : bien lisse et profilé »), bref nous voilà bien partis…




...Et bien arrivés puisqu'après quelques films et des quarts d'heures de mauvais sommeil, nous nous présentons au contrôle de l'aéroport, ce qu'il faut savoir c'est que la dernière fois qu'on était passé par Santiago (pour aller en Bolivie) l'agent m'avait dit « Cédric ? Comme Cédric Pioline ? Il jouait contre Marcelo Rios ! » donc là je me demandais un peu si Cédric Pioline était vraiment une star au Chili ou si j'étais tombé sur un grand fan de tennis... Et bien fin de ce suspense onomastico-tennistique, le croirez-vous mais mon prénom n'a suscité aucune réaction tout au long du séjour !

Santiago : 25/12/2014

Je me remets à peine de cette désillusion (oui on reconnaîtra là ma force de caractère) que nous voilà dans les rues de Santiago, un détail : nous sommes le 25 décembre ! Nous avons raté l'anniversaire de Jésus (qui est donc âgé de 2014 ans puisque nous sommes en 2014 après lui-même, c'est cool ça fait un bon moyen mnémotechnique) et il semble que ça ait été une belle fête à Santiago car les rues sont très calmes, les magasins sont fermés et les quelques voitures qui circulent ont presque l'air d'avoir encore la gueule de bois : nous sommes loin de l'effervescence que l'on peut attendre (par pur cliché d'ailleurs) d'une capitale sud-américaine…

Nous n'avons pas eu droit à un repas spécial dans l'avion aussi ne pouvons-nous invoquer d'excuse éthylico-gastronomique pour expliquer ce qui nous arrive au moment de tirer des pesos chilien dans  un distributeur : nous prenons les billets (c'est bien), nous prenons le ticket (c'est bien), nous ne reprenons pas la carte (c'est pas bien)... Quelques heures plus tard au moment de payer le restaurant nous prenons conscience de notre oubli : il ne nous reste plus qu'à faire opposition pour être certains que personne ne puisse utiliser notre carte, heureusement nous avons d'autres moyens de paiement mais nous verrons que cette mésaventure n'est que la première du voyage en ce qui concerne l'argent !

Que dire de Santiago quand on y reste 24 heures ? Les Chiliens semblent tout à fait accueillants et nous sommes invités un savoureux asado (barbecue) dans le patio de l'hôtel (oui c'est contradictoire avec le titre mais ne leur en voulons pas l'article n'était pas écrit), la ville n'est pas sans intérêt même si on peut lui reprocher un certain manque d'harmonie avec ses bâtiments hétéroclites et ses larges avenues, il faudrait plus de temps et un jour « normal » pour pouvoir mieux apprécier l'atmosphère… 




Le funiculaire qui nous a hissé haut (Santiago) 
Santiago depuis la colline
Mais nous ne sommes pas là pour ça puisque nous reprenons l'avion dès le lendemain, Patagonie nous voici !

Punta Arenas : 27et 28 décembre 2014

Au bout d'un bout du monde, le détroit de Magellan : il existe donc ailleurs que sur les cartes et les globes terrestres ! A nouveau le sentiment d'entrer en mythologie, éternité de l'espace qui s'étire jusqu'à disparaître, « après nous le déluge » pour une fois ça semble vrai tant l'on sent que le pays s'épuise et s'effiloche dans sa poussée vers le sud.
Pour se figurer la rudesse du passage que constitue ce détroit, penser que les hommes ont préféré éventrer un continent en perçant le canal de Panama pour l'éviter…

Nous sommes ici pourtant et faisons comme si tout cela n'était pas prodige mais au fond nul n'est dupe, cela reste extraordinaire de traverser tranquillement la terre entière pour arriver à Punta Arenas et voir les flots sombres du détroit que Magellan eut tant de peine à trouver et qui le récompense en rendant son nom immortel.

La ville de Punta Arenas a connu de belles heures et sa prospérité (basée sur l'élevage du mouton) lui a permis de se parer de demeures élégantes, il est plaisant de se promener dans ces espaces que l'homme a colonisé sans parvenir toutefois à leur ôter toute sauvagerie : on sait qu'au-delà on perd le lien avec la civilisation, la ville est comme un phare ou le poste avancé d'une armée, sentiment de finistère…

Une belle maison à Punta Arenas

Une autre belle maison à Punta Arenas
Des cormorans
Un cormoran
Pourquoi sommes nous venus en ces lieux ? Car là où finit l'homme une nature plus libre se laisse voir, encore que séparer l'homme et la nature est une de nos mauvaises habitudes héritée de Descartes, nous sommes en réalité partie prenante de la nature quand nous foulons l'Isla Magdallena après avoir vogué sur un gros zodiac sur le Détroit de Magellan : des dizaines de milliers de pingouins de Magellan se terrent dans les trous qu'ils se sont creusés, se dandinent sur des collines herbeuses ou glissent juste sous la surface de l'eau comme des torpilles.

Des petits pingouins à perte de vue

Et même des bébés pingouins 
Pingouin dans son terrier 

Le gang des pingouins



Combat de pingouins
(mais il se battent gentiment les pingouins)
Ils semblent si fragiles et vulnérables que l'on se sent attendris et responsables d'eux, à tort bien sûr car ils ne nous ont pas attendus pour survivre, à raison quand on sait qu'il nous serait facile de les détruire par maladresse ou indifférence.

Le moment est vraiment magique et nous saluons chaque famille de pingouins comme si elle était unique, ils n'ont pas de crainte et s'approchent volontiers mais nous ne les touchons pas, nous sommes des invités et pas des familiers après tout !

En venant à Magdallena, nous sommes passés voir Martha, une île peuplée d'une importante colonie de lions de mer et de cormorans, ce qui constituait une belle mise en bouche (rassurez-vous c'est une image nous n'avons pas mangé du lion de mer!).

Lions de mer
Lions de mer batifolant dans la mer 
Lion de mer balèze
Nous devons déjà quitter Punta Arenas puisque notre bus va se lancer sur la route vers Puerto Natales quelques heures plus tard, nous n'avons pas pu réserver nos places pour le trajet suivant (prévoyants, nous avions fait une demande par mail depuis la France, sans réponse puis fait appeler l'hôtel de Santiago, sans réponse), cela commence à nous inquiéter un peu mais nous espérons pouvoir le faire sans trop de difficultés à l'arrivée à Puerto Natales, à ce moment-là nous ne le savons pas encore mais le condor de la lose commencer à tournoyer dans le ciel…

Punta Arenas-Puerto Natales-Torres del Paine : 28-31 décembre 2014

Après un voyage sans histoire que nous passons le nez à la fenêtre à guetter les guanacos (espèce de petits lamas qui ont de faux air d'antilopes), nous arrivons à plus de 18 heures à l'hôtel, il fait beau et chaud mais nous voulons avant tout sécuriser notre trajet du 1er janvier entre le Chili et l'Argentine car dès le lendemain nous partons pour quatre jours de trek... 

Et là c'est parti pour un festival :

1. Le gérant de l'hôtel nous indique que les compagnies de bus qu'il a appelées n'ont pas de bus ce jour-là pour la ville d'El Calafate en Argentine et nous conseille de nous rendre au terminal de bus (le condor de la lose descend, nous le distinguons plus nettement)

2. Les compagnies réunies au terminal de bus nous indiquent que celui-ci sera totalement fermé le 1er janvier et qu'il n'y aura aucun départ de bus ce jour-là (le condor de la lose est désormais en position d'attaque, ses serres brillent dans le soleil)

3. Nous cherchons un transport privé et faisons appeler une bonne douzaine de compagnies puis en désespoir de cause acceptons le tarif indécent proposé par l'hôtel (le condor de la lose semble reprendre un peu d'altitude, à moins qu'il ne se mette simplement en position d'attente)

4. Affamés car il est déjà 22 heures nous poussons la porte du premier restaurant qui se présente en espérant pouvoir manger rapidement et là nous attendons une éternité et demi pour manger un (médiocre) dîner (le condor de la lose a l'air narquois)

5. De retour à l'hôtel, le gérant nous attend pour nous annoncer qu'il n'y a pas de chauffeur pour nous conduire à El Calafate le 1er janvier (ils sont tous en train de récupérer de leur réveillon !), nous risquons donc de devoir décaler tout notre voyage alors que nous avons réservé tous les hôtels et que chaque journée en Argentine était consacrée à une activité, il ne nous reste qu'une option : écourter le trek pour partir le 31 dans l'après-midi s'il y a encore de la place dans le seul bus qui nous conviendrait (le condor de la lose commence à nous dévorer les entrailles, nous le sentons distinctement)

6. Après une nuit courte et un sommeil peuplé d'angoisse, nous nous rendons au terminal de bus, notre bus pour le trek part à 7h30, le bureau de la compagnie qui affrète le bus pour El Calafate ouvre à 7h30, il est 7h, ça va être chaud, on se renseigne et il paraît que le bus pour le trek a toujours 20 minutes de retard donc ça peut le faire, il faut maintenant qu'il reste des places dans le bus pour El Calafate sinon nous partons pour 4 jours de trek sans savoir où nous passons la nuit du 31 et avec un planning totalement bouleversé pour la suite du voyage.
Le suspense est terrible quand le rideau du guichet se lève et que l'agent de la compagnie vérifie son listing, à ce moment-là je pense que nous avons de drôles de têtes, le temps suspend son vol, le condor également, elle lève enfin les yeux et dit « si, hay lugar » (« oui il y a des places »), soulagement indescriptible, nous prenons des billets et nous arrangeons (contre un bon paquet de pesos) pour que le gérant de l'hôtel passe nous chercher au retour du trek pour être certains de ne pas rater ce bus tant désiré (le condor de la lose lâche sa proie, nous le chassons à coups de pierres)

Enfin nous montons dans le bus qui doit nous conduire au départ du trek de Torres del Paine, le mythique W, éprouvés par les dernières heures, nous sommes un peu à bout nerveusement et physiquement, cela tombe bien nous entamons un trek de 3 jours et demi (au lieu de 4)...

Le trek qui resemble donc à un W,
parcouru d'est en ouest pour nous

Jour 1 : Torre - El Chileno (5km) - Torres del Paine (4km) - El Chileno (4km)

Après nous être acquittés du droit d'entrée, nous serrons nos chaussures (qui ont fait leurs preuves en Nouvelle-Zélande et au Ladakh), ajustons nos sacs (que nous avons tâché de faire les plus légers possibles), enduisons de crème solaire nos peaux (aussi blanche qu'un jour d'hiver en Europe) et posons nos lunettes de soleil sur nos nez (délicats), puis c'est (enfin) parti ! Nous marchons d'un bon pas et laissons rapidement derrière nous nos camarades de bus, nous nous sentons libres car notre avancée va uniquement dépendre de nous, pas de bus récalcitrant, pas de chauffeur de taxi fantôme, pas d'embrouille, c'est nous et la montagne…

Départ du trek,
les Torres sont déjà dans les nuages malgré le ciel bleu
Après 1h17 (contre 2h prévues ce qui nous permet de définir une règle qui se vérifiera tout au long de la randonnée : nous mettons 2/3 du temps prévu pour chaque trajet), nous atteignons le refuge d'El Chileno où nous devons passer la  nuit. Il n'est que 12h17 donc après avoir avalé un sandwich et visité la tente où nous allons passer la nuit nous nous engageons d'un pas vaillant et plus léger (nous avons laissé le gros sac au campement) sur le chemin des Torres del Paine, le point de la première branche du W.

Les petites tentes du refuge (déjà montées, c'est mieux!)
Celle-ci c'est la nôtre :-)
1h25 de marche dont un final très raide mais pas trop long et nous atteignons notre but, ce que nous avons craint toute la journée en observant le ciel encombré de nuages bas se confirme : le sommet des tours est masqué, c'est tout de même joli mais dans les nuages il nous semble entendre le ricanement d'un condor…


Ca sautille ça sautille mais ça n'empêche
pas les nuages de s'accumuler!


Nous y sommes, et on ne voit donc… rien
(en tout cas pas le clou du spectacle) 
On est quand même content mais on se gèle!!
Un peu déçus nous nous rassurons en nous disant que nous aurons une seconde chance le lendemain, mais alors que nous sommes quasiment en vue du campement, Amandine se rend compte qu'elle a perdu son bonnet ! Je refais quasiment tout le chemin en courant (40 minutes tout de même...) mais nulle trace du bonnet qui a sans doute été emporté par un ruisseau ou par un touriste, nous préférons l'hypothèse du ruisseau : le bonnet en laine est retourné à la nature, l'esprit du mouton l'habitait peut-être encore! (le condor trace des ronds dans le ciel en ricanant sous son aile).

Je ne peux résister à la tentation de restituer une discussion entendue en chemin :
Touriste A (origine indéterminée mais bon accent nord-américain) : « - vous venez d'où ? 
Touriste B : - Corée
Touriste A : - du nord ou du sud ?
Alors chère touriste A, par déduction tu dirais qu'il y a plus de chances de croiser une touriste qui vient d'un pays riche, une démocratie délivrant des passeports pour le monde entier et dont le système éducatif est jugé l'un des meilleurs du monde OU d'un pays dont la majorité de la population crève de faim, une dictature où toute sortie du territoire est interdite et qui vit en autarcie depuis 50 ans ? [à imaginer dit par Julien Lepers]
Et bien je vous le donne en mille :
Touriste B : - du sud ! »
Incredible, what a surprise !!!
Voilà c'est pas bien de se moquer mais quand même parfois impossible de s'en empêcher...

Le dîner pris au refuge est excellent (et hors de prix) et l'ambiance très agréable. Nous faisons la connaissance d'un couple de Brésiliens fort sympathiques, inutile de dire que nulle berceuse ne nous est nécessaire, malgré la finesse de nos matelas nous dormons comme des lémuriens.

Jour 2 : El Chileno - Torres del Paine (4km) – El Chileno (4km) - Los Cuernos (11km)

Longue et belle journée, nous commençons par retourner au mirador des Torres del paine, hélas tout comme hier le sommet est voilé par les nuages…

2e tentative pour aller voir les Torres,
on marche confiant (enfin bof!) malgré les gros gros nuages 
C'est un peu mieux qu'hier quand même
On voit qu'il y a 3 Torres!
Et ça se recouvre alors que ça ne s'est pas vraiment découvert...

Nous devons nous résigner et nous consolons avec les beaux points de vue gracieusement offerts tout au long du chemin.

Après avoir récupéré nos sacs au refuge (ainsi que des sandwichs), nous repartons en direction de la deuxième branche du W, le soleil commence à se montrer mais il suffit de quelques minutes et de deux coups de vents pour que des averses courtes mais intenses nous forcent à mettre les pantalons de pluie (dont nous nous félicitons d'avoir fait l'acquisition peu avant le départ). Les points de vue sur le Lago Nordernskjöld (non ce n'est pas un meuble Ikea) sont de toute beauté et nous arrivons sans problème au refuge de Los Cuernos vers 17 heures.








Cédric se fait bronzer sur son rocher

Il ne nous reste plus qu'à prendre un chocolat chaud (pour Amandine) et un Pisco Sour (l'alcool chilien typique, pour Cédric), nous reposer dans notre dôme (sorte d'igloo de toile que nous partageons avec quatre autres personnes dont nos camarades brésiliens) puis à savourer le repas du soir et nous glisser délicieusement sous nos draps frais et lourds pour une nuit qui sera la meilleure du trek, ce qui vient démontrer qu'un vrai lit est bien plus confortable qu'un tapis de camping (il faudra que nous pensions à envoyer le compte rendu de cette expérience à la revue Science, je pense que nous tenons une découverte majeure…).

Notre petit dôme 
L'intérieur de notre petit dôme

Jour 3 : Los Cuernos - Italiano (5km) Italiano-Mirador Britanico (5kmx2) - Paine Grande (7,5km) = 22,5km  

Notre plus grosse journée de marche dans des paysages toujours somptueux, la lumière est magnifique et nous progressons du pas léger et faussement nonchalant du guanaco : nous prenons le petit-déjeuner au deuxième service donc ne quittons le refuge qu'à 9h15 mais remontons les marcheurs partis avant nous (qui a dit « bande de fous vous êtes toujours dans la compét ? ») et atteignons un fantastique point de vue (le Mirador Britanico) pour le déjeuner du midi.

On the road again
(une des très nombreuses traversées de cours d'eau) 

Vallée del Frances 


Mirador Britannico

Vue lors de la dégustation de nos sandwichs géants

Nos sandwichs sont énormes mais nous n'en laissons pas une miette puis redescendons de notre mirador plus vite que nous n'y sommes montés, le ciel commence à se couvrir et nous ne pouvons que nous féliciter d'avoir pressé le pas.

D'ailleurs nous gardons un rythme de furets sauvages puisque nous atteignons le dernier campement à 17 heures... Pour donner une idée, nos amis brésiliens ne rallieront la destination qu'à 19h15 alors qu'ils sont partis une heure plus tôt ce matin (qui a redit « bande de fous vous êtes toujours dans la compét ? ») !

Notons que sur le chemin nous traversons des zones qui ont été ravagées par un incendie causé par un touriste qui voulait brûler son papier toilette : 11 000 hectares partis en fumée avant que les pompiers n'arrêtent l'incendie... Ça  fait réfléchir à deux fois avant de baisser son pantalon (d'ailleurs on devrait toujours réfléchir à deux fois avant de baisser son pantalon…).

Arbres carbonisés par l'incendie de 2011
Ce refuge est plus grand et moins convivial que les deux précédents et surtout une pluie continue a fait son apparition, cela ne va pas s'arrêter de la nuit et nous désespère car nous devons partir à l'aube pour remonter la troisième branche du W et rentrer avant midi pour prendre le bateau du retour (et oui c'est la concession qu'il nous a fallu faire pour attraper le bus du 31 décembre... le condor de la lose peut toujours essayer de nous narguer, il fait triste figure avec ses plumes collées).


Jour 4: Paine Grande - Glacier Grey - Paine Grande

A 4h30 le réveil sonne et sur la toile de tente nous entendons tambouriner les gouttes de pluie, il nous faut rassembler toute notre motivation pour sortir mais nous n'avons pas le choix, nous devons sortir et espérer que la pluie cesse... Sur les premiers kilomètres nous avons de bonnes raisons d'y croire car nous progressons rapidement et que la lumière du matin permet au glacier Grey de progressivement révéler ses cinquante nuances, mais le chemin devient bientôt un cours d'eau puis un ruisseau et enfin quasiment un torrent !

Nous sommes donc tout à fait
trempés au bout de 30 minutes de marche
Mais la lumière du matin, c'est joli!
Surtout quand on aperçoit notre premier iceberg du séjour
(et même de notre vie!!!)
Ouais on garde la motivation
(ça c'était avant que je faille perdre mes doigts à cause du froid)
Le chemin=une rivière, d'abord petite mais rivière
quand même et qui deviendra de plus en plus grande...
Point de vue magnifique sur le glacier Grey
On profite de nos dernier moments
avant de nous résoudre à faire demi-tour
Si bien qu'il faut nous rendre à l'évidence : nous ne pourrons pas atteindre le bout du chemin dans ces conditions, ou alors au prix de risques trop grands, les points de vue sur le glacier sont déjà tout à fait impressionnants donc (une fois n'est pas coutume) nous écoutons la voix de la raison et prenons la voie du retour (à moins que ça ne soit l'inverse).

Et voilà, maintenant il fait beau! 

Le soleil commence enfin à percer les nuages et nous réchauffe rapidement, le retour sur le lago Pehoe est une dernière occasion de passer en revue le chemin que nous avons parcouru lors des trois derniers jours…

Dernier panorama sur les montagnes
lors de notre traversée du lac Pehoe

Nous avons eu des sueurs froides avant de commencer ce trek mais ensuite ce ne furent que frissons de plaisir et tremblements d'excitation ! La nature s'est à nouveau surpassée en ce lieu et nous rentrons fourbus mais la tête pleine d'images.

Le gérant de l'hôtel nous attend, il va nous conduire au terminal de bus où nous aurons juste le temps de dépenser nos derniers pesos avant de monter dans le bus, un passage de frontière plus tard nous voilà en Argentine mais ce sera une autre histoire... Le condor a-t-il son visa ?   

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