lundi 18 mars 2013

Les Mysorables

Du 26 février au 1er mars 2013



La fascinante Hampi ne se laisse pas facilement quitter : nous attendons le bus local qui doit nous reconduire à Hospet, ça devait être rapide et simple, mais c’était sans compter sur la fête de la pleine lune qui a lieu aujourd’hui !... Vous ne voyez pas le rapport entre la pleine lune et les bus ? Pourtant il y en a un : les bus n’arrivent plus à Hampi comme d’habitude… Alors après plus d’une heure d’attente et toujours pas de bus, nous cédons et partageons un rickshaw avec une Allemande et un Espagnol.

Après un repas relativement correct, nous sommes dans un bus de nuit relativement confortable roulant à une allure relativement raisonnable et qui devrait nous faire arriver à Mysore relativement à l’heure… Oui en Inde tout est relatif !

Nous arrivons donc à Mysore où, une fois n’est pas coutume, nous avons réservé notre hôtel par internet (après avoir cherché en vain une solution de couchsurfing), du coup nous pouvons nous y rendre directement sans faire le tour de la ville, ce qui est très appréciable quand on arrive à 6 heures du matin.

De son passé de capitale, Mysore garde quelques prestigieux monuments au premier rang desquels son palais du Maharadjah, des marchés qui concentrent les épices, parfums, soieries, fleurs, fruits et légumes de toute la province du Karnataka, et une population somme toute assez honorable de 800 000 habitants.

La ville est réputée pour le travail de la soie et à l’instar de certains motifs de saris, on ne l’apprécie pas forcément au premier regard, il faut y passer un peu de temps… En effet les rues souvent larges et maisonnées sans grâce particulière, le tohu-bohu de la circulation et les traversées de  routes acrobatiques peuvent légitimement rebuter un touriste débarqué du bus avec un fol espoir de ville des mille et une nuits.

Dans les rues de Mysore
Au détour d'une rue, un sosie lunettier
Place près du marché
Place près du palais
Une rue comme une autre
Une rue encore et toujours
Une... devinez quoi!...
Après un premier jour de découverte nous permettant de visiter le marché, d’acquérir des chaussures de compétition pour Amandine (nos chaussures ultra-légères ne pouvant convenir pour le semi-marathon) et de nous reposer, nous entrons dans le vif du sujet en visitant le somptueux palais du Maharadjah…

Le marché de Mysore:

Fleurs, fleurs, fleurs
Bananes, bananes, bananes
Kumkum, kumkum, kumkum
Fruits, fruits, fruits
Le site du palais est peut être aussi vieux que la dynastie des Wodeyar qui a régné pendant 550 ans et jusqu’à l’indépendance de 1947, mais le bâtiment actuel n’a qu’un siècle, construit en 1912 suite à l’incendie du palais de bois qui précédait. Ce dualisme ou cette contradiction entre antiquité et modernité se manifeste à chaque pas lors de la visite du palais : les piliers de métal n’osent dire leur nom de peur de troubler les plafonds de bois finement ouvragés, un ascenseur se niche au creux d’un escalier de marbre, c’est une lumière électrique qui jaillit de lustres de cristal… Les photos sont interdites donc ce n’est que l’imagination qui pourra vous faire voir l’intérieur de ce grand et beau palais (ben oui il est beau s'il est palais...), dessinez le à votre goût ! Enfin on vous en met quand même de l'extérieur, ça donne une première idée...

Le palais, vue générale
Le palais, vue d'un plus près 
Lire son journal sur son éléphant, tranquille...
 Et aussi le palais de nuit, parce qu'il est joli aussi la nuit!...


Le palais de nuit
Lors de cette visite nous retrouvons un couple d’allemands (Beate et Holger) croisés la veille au dîner et le matin au déjeuner, pour ne pas faire mentir l’adage « jamais deux sans trois » nous décidons de nous retrouver pour dîner le soir même et passons une excellente soirée sur une terrasse à ciel ouvert surplombant Mysore et ses klaxons à déguster de savoureux plats indiens (chicken tikka, raita, légumes en sauce, nans, etc.), le tout arrosé de la bière nationale, la Kingfisher… 

Les autres monuments de Mysore ne peuvent rivaliser avec le palais mais les rues offrent parfois des spectacles que nous qualifieront de pittoresques et la visite de fabriques d’huile de santal, d’usines de soierie ou d’un musée du train est l’occasion d’un voyage dans le temps vers l’ère industrielle.

Musée du train, on avait le droit de prendre des photos alors on en profite!
La fabrique de soie notamment est très impressionnante : des dizaines et dizaines de métiers à tisser mécaniques sont alignés, chaque machine étant actionnée par un ouvrier qui change les fils de temps en temps, on est loin du petit tisserand faisant jouer ses mains sur un métier de bois... Toutes ces machines font un bruit de dingue, 70dB à vue d’oreille. On traverse des salles moins bruyante mais pas moins intéressantes: où les fil est filé, où le fil est embobiné, où le fil est teint, etc. Encore une fois, photos interdites, alors faites marcher votre imagination !

Nous sommes partis depuis plus de deux mois maintenant et si le temps semble pour nous suspendu, la nature nous rappelle à l’ordre : là les cheveux de Cédric ça devient plus possible… Alors au détour de nos déambulations à Mysore nous croisons un coiffeur et on se dit que cette fois il faut y aller, oui on prend un risque, surtout quand on regarde certaines coupes de cheveux dans la rue (mama mia cette teinture rousse sur la partie supérieure du crane quelle beauté !), et c’est d’une voix finalement peu assurée qu’on dit au coiffeur « I trust you ok, no joke ! », après on ferme les yeux (enfin on enlève les lunettes ce qui revient finalement au même…) et on attend. Le résultat : un peu court mais pas de catastrophe majeure !

Stress palpable avant le premier coup de ciseaux
Quelques jours après la visite chez le coiffeur, Cédric est bien dégagé derrière les oreilles!

Coiffeur, J+7
Nous achevons notre visite de Mysore en nous éloignant de 30 kilomètres pour visiter un temple (en bus local of course), certes ce n’est pas le premier mais il vaut vraiment le déplacement : quelques tours épineuses surplombent un édifice de taille modeste mais l’harmonie des proportions crée un équilibre parfait et des sculptures exquises couvrent chaque mur et chaque escarpement, le tout est un pur chef d’œuvre, assurément l’un de nos temples préférés !



Sculpture, détail

Plafond à l'intérieur du temple

Et au retour, nous tombons sur une foire aux vaches!


Cette visite vient clore notre séjour à Mysore et c’est d’abord dans un bus local bondissant au-dessus des nids de poules puis dans un bus de touriste glissant silencieusement à travers la nuit que nous rejoignons Cochin, notre prochaine destination.

5 commentaires:

  1. La photo avant "coup d'ciseaux" est assurément nécessaire pour juger de l'état de nerfs palpables de notre Cédric d'athlète. Mais qu'en est-il de la preuve post-coups-d'ciseaux comme quoi tout s'est déroulé selon les convenances capillaires occidentales ?

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  2. @Jérémy: Lol nous nous en allons de ce pas chercher une photo qui donne une idée du résultat!... Mais c'est bizarre on n'a pas pensé à en prendre une après... C'est peut-être un signe!

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  3. @Maman: Tu as mis le point sur une erreur absolument manifeste de notre article!!!! Le bindi c'est le point que les Indiens se font sur le front, et la poudre colorée ça s'appelle le "Kumkum"! Ils s'en servent aussi pour teindre des tissus. Je vais vite vite vite corriger cette erreur ;-)

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