Du 27 au 28 février 2014
Queenstown s'est déjà perdue dans
notre rétroviseur et nous vagabondissons vers un pays plus rude et
non moins beau, le Fjordland. Comme son nom l'indique le Fjordland
est un pays de Fjords, la mer a pris possession de larges brèches
créées dans la montagne par d'anciens glaciers... Nous y
reviendrons.
D'abord nous rejoignons Te Anau,
dernière ville digne de ce nom avant Milford et notre lieu de
résidence pendant ces deux jours. Comme il se doit, la ville danse
joue contre joue avec un beau lac dont les berges nous semblent plus
sauvages que celles de Queenstown, est-ce un effet de notre imagination ou du temps menaçant ?
L'air est plus frais et piquant et le vent souffle fort sur le lac
quand nous prenons le bateau qui doit nous conduire à une vaste
grotte peuplée de vers luisants...
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Lac de Te Anau, sous les nuages! |
Après une traversée qui aurait été
mouvementée avec un bateau plus petit que le nôtre, nous sommes de
l'autre côté du lac, sur ces rives sauvages aperçues tout à
l'heure.
Une guide conduit notre groupe d'une
dizaine de personnes dans la grotte, les passages sont à l'occasion
étroits ou bas et nous marchons sur passerelles surplombant de
petites cascades et des bassins, l'eau a poli la roche en lui donnant
parfois de faux airs de ces Vénus préhistoriques aux formes
arrondies.
Une dizaine de minutes de marche et
nous parvenons à un large bassin, la suite de la balade se fera en
barque, toutes lumières éteintes pour admirer un haut plafond
constellé de vers luisants, comme s'il avait fallu reproduire dans
cette grotte la voûte céleste... Inutile de préciser que le
spectacle est féerique, les vers luisants luisent de toutes leurs
forces, ils luisent si fort qu'on en vient à craindre qu'ils usent
leur petite lampe !
A notre sortie de la grotte (que nous
n'avions pas le droit de prendre en photo), un court film nous
présente les vers luisants sous un jour plus scientifique, ce qui
leur fait forcément perdre en poésie car un ver luisant éclairé
et en gros plan est moins charmant que dans la pénombre (une rapide
recherche en apprendra plus aux curieux)... Un résumé de ce que
nous avons compris : les vers sont en fait des larves (qui
luisent d'autant plus qu'elles ont faim), ces larves vivent 9 mois en
chassant des insectes au moyen de fils de pêche couverts de
substances paralysantes (ça prend la forme d'un chapelet de gouttes
qui pendent tout autour du fil sur lequel circule le ver luisant), puis la larve va devenir un
insecte volant ressemblant à un petit moustique (la phase
transitoire dure 12 jours, on l'appelle alors pupa, mignon non?), et
là c'est le drame, l'insecte volant ne vit pas plus de 5 jours
pendant lesquels il ne pense qu'à s'accoupler le plus possible (il
n'a pas de bouche ni de système digestif, ce qui constitue un
facteur limitant quand on veut vivre longtemps il faut bien en
convenir...).
Tout ça pour ça me direz-vous ? Et bien oui,
tout ça pour ça, les vers luisants sont peut-être une métaphore
de la vanité de la vie qui sait ? Ou peut-être un motif
d'espoir puisqu'on peut être très vilain de près et très beau de
loin, il ne faut donc pas se contenter des apparences et parfois en
prenant un pas de recul il est possible de voir la beauté ? Ou
peut-être qu'en décrivant une vie à voler pour s'accoupler j'ai
décrit la vie rêvée pour certains d'entre vous (petits coquins) ?
Ou peut-être rien de tout ça ou tout ça à la fois...
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Allez on vous a récupéré des photos sur internet pour que vous compreniez! Ca ce sont les petits fils! |
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Et ça c'est le ver luisant, incroyable non! |
Nous abandonnons les vers luisants à
leur sort et reprenons le bateau avec un espoir très limité de
bénéficier d'une météo clémente le lendemain... Et nous avions
vu juste puisque le lendemain une épaisse couche de nuages semble
bien décidée à s'installer pour la journée ! N'écoutant que
notre courage (et parce que nous avons pré-payé l'activité), nous
rejoignons Milford Sound de bon matin (aouch le réveil à 5h30 qui
fait bien mal mais il y a quand même deux heures de route) pour une
journée de Kayak ! Sur place nous constatons qu'il continue de
pleuvoir et pensons que la sortie va être annulée, que nenni, nos
guides nous fournissent des vêtements chauds et nous voilà sur
l'eau !
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Equipés d'un collant thermique, d'un pantalon, d'un haut thermique, d'un gilet waterproof, d'une polaire, d'un imperméable, d'un bonnet, de gants néoprènes pour tenir la pagaie, de chaussures, bah on avait quand même froid sur le kayak! |
Là nous sommes comme au fond d'une
tasse de cappuccino : à travers la mousse du brouillard nous
sentons les hautes parois des montagnes du fjord nous entourer...
Suffisant pour percevoir la beauté du site, mais quelque peu
frustrant car nous ne pouvons pas en mesurer toute l'ampleur !
De petits pingouins bleus passent devant nos kayaks, ce sont les plus
petits du monde et en effet ils sont très petits (et très
mignonnets) ! Une belle cascade vient cascader dans les eaux du
Milford Sound, heureusement calmes car le vent a décidé de rester
couché et ne pas se joindre à son amie la pluie...
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Mmmmmm c'est brumeux n'est-ce pas... |
Après deux heures de kayak nous
prenons le déjeuner sur une petite île infestée par les « Sandflies » (détestable petits moustiques dont la piqûre démange
pendant plusieurs jours) quand soudain miracle, prodige, effet de la
providence, les nuages partent avec leur ami le vent et emportent la
pluie avec eux ! Nous sautons dans nos kayaks et profitons de
cette embellie inattendue avec une technique bien rodée : nous
nous mettons en retrait du groupe pour prendre des photos
tranquillement et ensuite nous pagayons comme des furieux pour
rejoindre le groupe (pour nos amis athlètes : oui nous faisons
du vite/lent/vite en kayak !)...
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Un MI-RA-CLE en cours de réalisation, tout simplement! |
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Une des très nombreuses cascades |
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Kayakeurs de l'extrême |
Le fjord nous apparaît à peine dans
toute sa majesté que nous devons rentrer à la base, nous sommes
bien sûr heureux que le soleil soit revenu mais restons sur notre
faim car nous savons qu'il nous restait beaucoup à voir, l'idéal
aurait été de pouvoir faire à la fois le kayak et une sortie en
bateau dans le fjord...
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Le ciel bleu, le soleil, l'incroyable quoi! |
Mais qui a dit qu'il ne fallait pas
viser l'idéal ? Nous sautons hors de nos kayaks et filons au
port où nous prenons sur-le-champ des places pour le prochain
bateau, quinze minutes plus tard ! Et oui nous sommes des
foufous...
Et là c'est vraiment magique :
non seulement le fjord se révèle superbe avec ses multiples
cascades et sommets enneigés mais sur ses rives des otaries à
fourrure se reposent en attendant la prochaine séance de pêche et
dans ses eaux de magnifiques dauphins se font un malin plaisir à
venir se faire admirer en nageant à la surface...
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Depuis notre bateau! |
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Sur ce rocher, une multitude d'otaries, si si! |
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En voici la preuve avec cette otarie s'étirant tranquillement |
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La joie, le bonheur, la bonne humeur |
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Les dauphins sautillant |
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Cascade avec beaucoup d'eau qui coule |
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Cascade avec beaucoup beaucoup d'eau qui coule |
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Arc-en-ciel produit par la cascade et notre pote le soleil (oui eau+soleil=arc-en-ciel...) |
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Autre cascade et autre arc-en-ciel |
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Et une dernière vue sur le fjord sous le soleil (et un bateau tout petit pour donner une idée de la grandeur du truc quoi!)! |
Inimaginable le matin même, ce superbe
soleil va briller toute au long de la traversée (près de deux
heures) avant de progressivement céder le pas aux nuages sur la
route du retour vers Te Anau... Mais ce n'est plus un problème, le
climat du Fjordland, ce vieillard ombrageux, aura su nous gratifier
d'un sourire au bon moment !
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Au retour on observe même des keas (oiseau endémique à la NZ) Oui ils étaient au bord de la route! |
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Keas copains |
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Nuage pris dans la montagne |
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Nuages, le retour |
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Et retour à Te Anau où le soleil se couche |
Prochaine étape : les Catlins, la
fin du voyage approche inexorablement...
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