Du 30 avril au 2 mai 2013
Prélude
Trajet Lombok-Java |
Nous commençons notre
escapade javanaise par Surabaya, grande ville sans intérêt qui est néanmoins
une base commode pour explorer les volcans de l’est de Java et qui dispose d’un
bureau de l’immigration pouvant étendre notre visa d’un mois (oui c’est très
pratique on ne peut pas prendre directement un visa de deux mois…).
Comme nous sommes
arrivés le dimanche, nous commençons par
attendre que le bureau ouvre : une journée qui nous permet de
vérifier que Surabaya est sans intérêt…
Le lundi nous nous
rendons au bureau mais il nous arrive une péripétie assez cocasse : Cédric
est en short et cette tenue n’est pas autorisée ! Heureusement Amandine
peut passer et gérer la demande et, quand quelque chose bloque, les agents de sécurité se montrent
compréhensifs et nous comprenons que pour que nos dossiers soient complets, il
faut fournir une preuve que nous allons quitter le territoire indonésien !
Le problème c’est qu’on n’en a pas puisque nous n’avons pas encore réservé
notre billet Indonésie-Kuala Lumpur (notre aéroport de départ vers la France)…
Heureusement ce vol retour qui prouve que nous serons en France avant
l’expiration du visa indonésien est jugé recevable, il ne nous reste plus qu’à
marcher 30 minutes avant de trouver un cyber-café équipé d’une imprimante,
retourner au bureau pour donner la copie de notre billet et s’entendre dire
qu’il faudra repasser le lendemain pour récupérer les passeports dûment tamponnés
(oui ça ne peut pas être fait le jour même, il s’agit d’une procédure très
complexe en trois étapes : tamponner, noter la date, signer…).
Ce que nous aurons visité de Surabaya! |
Enfin, le lendemain
nous récupérons les passeports et quittons Surabaya sans regret : ses
quatre voies en pleine ville, l’absence de lieux d’intérêt touristique, son
centre commercial tristounet, son cinéma qui passe Iron Man 3 dans les 4
salles, les milliers de mouchoirs utilisés par Cédric à qui Amandine a
gentiment refilé son rhume (c’est important le partage dans le couple)… Le
dernier soir cependant, nous découvrons un lieu fabuleux, nous dînons dans un
restaurant confortablement installé dans un hôtel de luxe et de caractère,
comme il doit être agréable de résider dans un endroit tel que celui-ci nous
disons nous sans nous douter que nous goûterons bientôt au luxe et à la volupté
du Majapahit ! [oui le suspense est insoutenable : comment
allons-nous nous retrouver dans un hôtel 5 étoiles alors que jusque-là nous
dormons quasiment à la belle étoile ?]
Fin du prélude
Surabaya-Probolinggo-Cemero Lawang |
Nous rejoignons le Bromo en deux étapes : d’abord un
trajet de deux heures en train jusqu’à une ville appelée Probolingo puis deux
heures de minibus jusqu’à Cemero Lawang, village le plus proche du mont Bromo
(il faut bien entendu rajouter près de deux heures d’attente entre les deux
pour que le compte soit juste). C’est donc dans la nuit (en même temps, elle
tombe à 17h30…) que nous pouvons poser nos sacs dans notre pension basique et
économique puis aller dîner avec Christophe et Alexandra, deux Français
rencontrés dans le bus et qui s’offrent une parenthèse indonésienne au milieu
d’un voyage d’un an en Australie (blog : www.oz-the-road.com). Demain nous
nous lèverons à deux heures du matin pour admirer le lever de soleil sur le
Bromo depuis un point de vue situé en altitude…
Aouch, le réveil fait mal, c’est la tête dans le coton que
nous nous engageons sur le chemin vaguement indiqué par le gérant de la pension,
la veille et dans l’obscurité. Bien entendu nous douterons à plusieurs reprises
bien qu’il n’y ait en réalité qu’un seul véritable chemin et que tous les
indices, évidents a posteriori, nous disaient que nous étions dans la bonne
direction…
Nous dépassons dans la nuit noire le premier point de vue et
arrivons au deuxième, qui correspond également au point d’arrivée de toutes les
jeeps touristiques car nous n’avons aucune idée de la situation des volcans à
observer et ne voulons pas prendre le risque d’emprunter un chemin de traverse
qui nous mènerait on ne sait où et nous ferait courir le risque de manquer le
spectacle… Nous sommes donc environ
150 sur la plate-forme mais notre
arrivée matinale, qui nous permet de geler sur pieds pendant 45 minutes, nous
offre également une place sur le devant, ce qui nous évite de regarder le
spectacle entre deux têtes au prix de douloureuses contorsions (grands
seigneurs, nous laissons de temps en temps les autres touristes faire une photo…).
Nous sommes arrivés de nuit la veille donc nous allons découvrir la caldeira et
ses volcans à mesure que la lumière du jour dessine d’abord des formes vagues
puis un tableau de plus en plus précis.
Le spectacle est saisissant, irréel et poétique : une
mer de nuages tapisse le fond d’un très large cratère au centre duquel trône le
Bromo, totalement ouvert, et son voisin le Batok, totalement tout vert. Dans le
fond, le grand Semeru domine ces nains de la tête et des épaules et crache
parfois une volute de fumée blanche, il ressemble à un vieux marin fumant sa
pipe dans le fond d’une taverne avec l’air narquois de celui qui a vécu. Le
soleil doit forcer le passage pour percer les nuages mais quand il a enfin
réussi à s’élever, sa lumière dorée nous réchauffe et donne au tableau son
aspect définitif.
Rrrrrrr cette colline en bas à droite!... Enfin c'est beau quand même ;-) |
En effet maintenant c’est parfait… Enfin presque parfait
puisque cette colline dans le coin en bas à droite nous contrarie, comme ce
serait bien de pouvoir l’effacer !
On l'a effacée d'ailleurs! |
Les nuages dans la caldeira |
Le mont Batok et le Semeru en arrière-plan |
Ce qui n’est qu’une boutade au départ
devient de plus en plus plausible à mesure que nous faisons en sens inverse
notre chemin du matin : la vue est plus dégagée quand on redescend… Nous
n’hésitons pas longtemps avant de décider de prolonger notre séjour d’une nuit
pour pouvoir assister au spectacle aux premières loges, avec le double avantage
d’éviter la foule et la colline !
Point de vue sur le chemin de la descente |
Avec Christophe et Alexandra |
Cette résolution prise, nous descendons dans la vaste caldeira,
sans Christophe et Alexandra qui doivent déjà prendre le bus du retour,
traversons une mer de sable gris sous un ciel désormais bleu et gravissons les
253 marches qui mènent au cratère du Bromo. Les jeeps de touristes étant déjà
reparties, nous sommes quasiment seuls pour admirer le trou rempli d’eau
fumante qui constitue le cœur du Bromo.
Dans la caldeira ça donne envie de sauter, allez savoir pourquoi! |
Mais vraiment envie de sauter quoi! |
Direction le mont Bromo |
La caldeira |
Les bords du cratère autorisent une
promenade et nous profitons de ces moments où le regard ne peut pas se poser
sur autre chose que la beauté, où qu’il se dirige, c’est vraiment exaltant et
il faut se concentrer pour garder un peu de lucidité et ne pas être aspiré par
les pentes du volcan.
Marche sur les bords du cratère |
Un peu dingo!... |
Vue depuis le cratère |
Vous avez même droit à une mini-vidéo du cratère!!
Nous redescendons finalement par les marches pour
retraverser la mer de sable gris dans l’autre sens et, après un arrêt pour
déjeuner, rentrer nous reposer à l’hôtel.
Après quelques heures de repos, nous rencontrons deux
couples de français (Charlotte et Fabien en voyage de noces, Charlène et
Nicolas en voyage de six mois), comme ils sont très sympathiques nous leur
confions notre plan pour le lendemain en leur proposant de se joindre à nous. A
l’occasion du dîner, nous nous découvrons des frères jumeaux en la personne de
Charlène et Nicolas, chaque phrase que nous échangeons pourrait avoir été
prononcée par l’un ou l’autre d’entre nous, ils voyagent 6 mois en Asie et nous
appréhendons cette expérience exactement de la même manière… ça deviendra même
troublant quand nous nous rendrons compte le lendemain qu’ils font également
des sauts sur leurs photos ! La lecture de leur blog, très sympa, complet
et à jour (bien plus à jour que le nôtre d’ailleurs !,
http://globe-croqueurs.blogspot.com), nous fera à nouveau bien sourire en
constatant les très nombreuses similitudes.
Nous nous retrouvons
donc à 6 pour un départ à 3 heures 30 du matin, l’ascension est réalisée plus
rapidement que la veille puisque nous n’hésitons pas sur le chemin à suivre et
nous atteignons notre point de vue quelques minutes avant le lever du soleil.
Vague de nuages sortant de la caldeira |
2e lever de soleil, toujours aussi beau... |
Notre petit groupe! |
Et encore une photo parce que c'est vraiment beau! |
Cette fois la colline ne gêne plus le panorama et l’absence de touristes rend
le moment encore plus impressionnant que la veille… C’est donc l’esprit empli
de ce merveilleux spectacle que nous redescendons prendre un petit-déjeuner
bien mérité. Après les traditionnels échanges d’adresses et de bons plans, il
est temps de dire au revoir à nos quatre nouveaux amis et pour nous de
reprendre la route, direction la Kawa Ijen, le légendaire volcan des porteurs
de souffre!
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