Du 7 au 12 mai 2013
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Surabaya-Pangkalan Bun (près du parc de Tanjung Puting) |
Nous atterrissons à Pangkalang Bun, sur l’île de Bornéo (la
partie sud de l’île appartient à l’Indonésie et s’appelle Kalimantan, au nord c'est la Malaisie et Brunei), et
sommes accueillis par Lisa, la sœur d'un guide (Yusuf) recommandé sur les forums à qui nous avons envoyé un mail la
veille, puis conduits dans un hôtel qui nous fait regretter le Majapahit… Nous passons d'un hôtel 5 étoiles à un hôtel -2 étoiles, la transition est rude!
Heureusement, Lisa nous décrit le programme potentiel pour
les jours à venir, ce qui nous console rapidement, jugez plutôt : quatre
jours et trois nuits sur un bateau dans la forêt équatoriale pour voir des
Orangs-Outans sauvages ou semi-sauvages… Même si les prix ont augmentés, nous
n’hésitons pas longtemps ! Par contre, nous apprenons que Yusuf ne pourra pas nous accompagner, il doit partir en excursion avec un autre groupe...
C’est donc tout émoustillés par avance que nous nous rendons
au port de Kumai le lendemain et apprenons la première bonne nouvelle :
Yusuf, avec qui nous avons discuté hier, a pu changer de groupe et sera notre
guide ! Nous sommes flattés qu’il ait fait un effort pour pouvoir faire
l’excursion avec nous et ravis car nous nous entendons très bien. Le reste
de l’équipage semble tout aussi sympathique : Ani la cuisinière au rire
inimitable et très communicatif et Iman le capitaine nous inspirent une parfaite confiance.
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Yusuf, Iman et Ani! |
Yusuf nous explique la présence de nombreux grands
bâtiments gris sans fenêtre dans Kumai : il s’agit de sortes d’hôtels où
les moineaux viennent faire des nids qui seront récupérés et revendus en Chine
et en Indonésie…
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Les immeubles gris sont destinés aux oiseaux... |
En tout cas c’est très laid, ça pue et ça pollue les eaux,
autant dire que Yusuf apprécie moyennement de voir son village saccagé de
la sorte!
Nous quittons rapidement Kumai pour franchir
les limites de la réserve naturelle de Tanjung Puting et nous enfoncer dans la
jungle au rythme lancinant du moteur, touctouctouctouctouctouctouctouc…
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Sur la Sungai Sekonyer |
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Reflet |
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L'endroit où l'eau de la rivière devient noire, teinte donnée par la sève des arbres qui poussent sur la rive |
Oh ça
bouge dans ce branchage, mais oui c’est sûr, c’est un Orang-Outan, c’est notre
premier Orang-Outan et c’est un Orang-Outan sauvage ! Il nous jette un
regard inquisiteur et disparaît dans la forêt, nous laissant méditer sur cette
apparition qui justifie son nom d’Orang-Outan, littéralement "homme de la forêt" en indonésien...
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Cachés dans les feuilles, notre premier orang-outan! |
Nous arrivons ensuite à un camp où des rangers de la réserve
mettent de la nourriture à disposition des Orang-Outans qui peineraient à se
nourrir seuls en liberté : plusieurs dizaines d’Orangs-Outans ont été
soignés et élevés au camp pendant des années et ne sont pas totalement
autonomes… Les rangers veillent néanmoins à ce que la nourriture qu’ils
proposent soit moins attrayante que ce que les Orangs-Outans peuvent trouver
dans la nature en se donnant un peu de mal !
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Orang-outan avec pattes élastiques! |
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Sur la plateforme de feeding |
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Mmmmmm la banane! |
Nous ne cesserons de nous sentir comme étrangers dans cette
nature sauvage, ou plutôt comme un voyageur qui rentrerait chez lui après un long
voyage et ne reconnaîtrait rien… Réflexions ressassées mille fois sans doute
mais irrépressibles en ces lieux.
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"Homme de la forêt"! |
Nous dormons sur le pont du bateau, à l’abri d’une bonne
moustiquaire et enveloppés par les sons de la forêt équatoriale, puis allons
voir des Orangs-Outans dans la forêt… Nous ne nous lassons pas de rencontrer des
Orang-Outans !
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Dîner aux chandelles sur le bateau, en arrière-plan notre lit! |
Le centre d’information sur les Orangs-Outans insiste
notamment sur le risque que représentent les plantations de palmiers à huile
qui détruisent l’habitat des singes (et n’absorbent quasiment pas le CO2), quand on sait
que l’Union Européenne et les Etats-Unis augmentent leur production de 13%
chaque année depuis 2000 ça fait un peu peur pour les singes et la planète, et
aussi pour nous parce que ce n’est vraiment pas bon pour la santé en plus !
C’est au gré du touc-touc du moteur que nous redescendons le
fleuve, un Orang-Outan a le bon goût de se montrer pour nous dire adieu : un grand mâle
sauvage accroché entre deux branches, comme la sentinelle oubliée d’un royaume
perdu, s’assure que nous quittons bien son territoire.
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Dernier orang-outan sauvage! |
Après avoir pris congé de notre équipage, nous rentrons à
Pangkalang Bun, le retour sur terre est un peu rude : nous errons d’hôtel
en hôtel avant de retourner au premier visité (comme souvent) et surtout nous allons vivre une
aventure rocambolesque dans notre quête d’un restaurant le soir...
Nous partons vaillamment à pied en demandant notre chemin
tous les 200 mètres mais les réponses évasives ou contradictoires des
Indonésiens ne nous rassurent pas… Après avoir marché plus d’une demi-heure
dans les rues de Pangkalan Bun et alors que nous n’avons toujours pas trouvé le
moindre restaurant, deux options se présentent à nous :
a/ Faire demi-tour mais l’idée de rentrer bredouille et de
plus à pied ne nous enchante pas vraiment !
b/ Faire du stop, une expérience inédite, c’est l’occasion,
allez c'est parti ! Nous nous plaçons sur le bord de la route et attendons,
personne ne s’arrête, nouvelle attente, nous décidons de renoncer et commençons à revenir sur nos pas, mais non c’est trop dommage alors nous retentons notre
chance, Cédric se lance porté par la faim qui lui tenaille le ventre, aborde
une voiture, demande son chemin, on lui répond mais sans proposer de nous
emmener, nous nous postons donc de nouveau sur le bord de la route et là miracle, la
voiture nous dit de monter !!!
La voiture nous dépose au coin de ce qui est censé être la
rue du restaurant mais ce n’est pas fini car nous ne savons pas exactement où
est ce dernier… S’ensuit une marche à pied interminable dans la nuit qui est
tombée, l’orage grondant au loin… Nous marchons à perdre haleine, toujours pas
de restaurant… Alors nous prenons la décision difficile de rentrer à notre
hôtel... Bon évidemment maintenant nous sommes à l’autre bout de la ville,
hors de question de rentrer à pied ! Qu’importe, nous faisons de nouveau
du stop et cette fois-ci ça marche assez rapidement, en 20 minutes nous sommes de retour à la case départ ! Il ne reste plus qu’à
aller manger… Quelle soirée !
C’est déjà la fin de notre séjour à Kalimantan puisque nous
reprenons l’avion dès le lendemain, direction Sumatra où nous retrouverons la soeur d'Amandine et son copain: Manon et Seb !
Ayant, un jour, frôlé la crise cardiaque en entendant les hurlements d'Amandine qui avait découvert qu'une tique avait élu domicile sur une parcelle de son corps, il faut en effet considérer comme un réel exploit son sang-froid face à la sangsue!!!!!
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