jeudi 30 mai 2013

Koala Lumpur

29 et 30 mai 2013

"Koala Lumpur"


Nous quittons l’Indonésie après 59 jours (notre plus longue durée dans un pays) et ne pouvons retenir un léger pincement au cœur à l’idée que dès le lendemain nous prendrons l’avion pour Paris. En effet Kuala Lumpur n’est qu’une escale vers Paris puisque nous y resterons seulement une journée…

Une fois nos bagages déposés à l’hôtel, nous allons à l’essentiel : direction Chinatown et les tours Petronas ! On ne va pas mentir, à Kuala Lumpur, tout nous paraît un peu moins bien qu’à Singapour… Le quartier chinois semble moins authentique et l’alignement des boutiques pour touristes nous lasse rapidement, les rues qui nous mènent vers les tours sont sans charme particulier et la circulation, pourtant pas infernale, nous fait regretter nos plages désertes.

KL Tower
Heureusement les deux tours de 504 mètres reliées par la plus haute passerelle du monde sont à la hauteur, l’éclairage nocturne mettant particulièrement en valeur leur silhouette élancée…

Toutes petites devant les grandes tours
De nuit...
A l'intérieur des tours,
un centre commercial
Le lendemain nous nous promenons sous un chaud soleil en profitant des quelques instants de répit offerts par un vent léger mais précieux, le patrimoine de Kuala Lumpur est limité et l’effet des quelques bâtiments d’intérêt est immanquablement gâché par un environnement disgracieux : les immeubles d’affaires semblent avoir poussé sans souci de l’harmonie globale de la cité…


Dans Chinatown
Dans Little India...
Dans les airs!

Mélange douteux entre héritage et modernité...
De toute façon nous n’avons plus vraiment la tête à la visite, nous sommes à Kuala Lumpur comme dans un hall d’aéroport, d’ailleurs nous voilà déjà dans le bus qui nous y conduit. Nous quittons Manon et Seb qui disposent d’un sursis de trois jours à Singapour, ce fut un vrai plaisir de passer ces deux semaines ensemble à Sumatra et leur dire au revoir nous rapproche un peu plus de notre départ.

Nous y sommes, le 153ème jour de voyage sera le dernier, la tête nous tourne un peu et nous peinons à décrire notre état d’esprit, certes le retour fait partie du voyage mais pour le moment nous sommes dans un entre-deux, à la fois plus vraiment en voyage et pas encore de retour à la maison, en un mot nous sommes en transit…

Aussi est-il trop tôt pour tirer des leçons, tout ceci est encore trop frais ou trop chaud, il est d’ailleurs très douteux que nous saurons un jour ce que ce voyage nous a apporté… Ce qui est sûr c’est que nous revenons à la fois semblables et différents, plus jeunes et plus vieux, plus fous et plus sages !

Avant - Après!
Enfin, n’oublions pas que rien ne s’arrête jamais tout à fait et que ce n’est pas un hasard si ce blog s’appelle « Life is a trip* »… A suivre donc !


* La vie est un voyage (pour les non-anglophones)

Il était une fois dans l’Weh

Du 23 au 29 mai 2013


Il était une fois, il était une dernière fois, il était la fin d’un beau voyage… « Heureux qui comme Ulysse » parait-il, nous ne savons pas si la morale va se vérifier mais ce qui est certain c’est que nous avons été heureux de paradisier (i.e. parader dans un lieu paradisiaque, bientôt dans le dictionnaire ?) sur l’île de Weh.

Comme le bouquet final de nos deux semaines sur Sumatra, de nos deux mois en Indonésie, de nos cinq mois en Asie, l’île de Weh nous en a mis plein les yeux. Parfois le spectacle est si beau et pur qu’il laisse sans réaction, comme si l’état contemplatif est le seul possible et qu’il est vain de tenter de reprendre le dessus, c’est ce que nous avons ressenti sur cette île du bout du monde et de l’Indonésie. Nous avons perçu plus que compris, observé plus qu’agi, profité plus que réfléchi.

Oui nous fûmes parfois plus proches des petits crabes qui sortaient de leurs trous et zigzaguaient sur le sable que des autres hommes, oui nous nous sommes laissé aller au gré du courant comme ces poissons légers qui tanguent sous la houle, oui c’est le vent chaud qui décidait ou non de nous remettre à l’eau… Mais que cet abandon fut bon ! Nous avons pris une grande bouffée d’air avant de rentrer en France, il ne tient qu’à nous de la faire durer, voire de la renouveler chez nous.

Chez nous ? Mais nous sommes comme chez nous sur cette île de rêve, comme chez nous… Il fallait peut-être que ce soit si court pour être si précieux et que cela ne nous appartienne pas pour que ce soit si intense, en tout cas nous avons le sentiment de nouer le fil de notre voyage en beauté !

Il serait vain de narrer par le menu des journées dont le charme est justement d’être sans ordre tout en semblant parfaitement naturelles : nous avons plongé dans les eaux transparentes parmi des constellations de poissons, nous avons laissé le soleil jouer avec nos peaux, nous avons couru sur un ruban de côte, nous avons croqué le fruit de la mer, et mille choses encore…

Un mot tout de même sur cette île et cette région : nous arrivons à Banda Aceh après une nuit confortable dans un bus réfrigéré et ne faisons que traverser la ville dans le taxi d’Arif, chauffeur gentil et aux tarifs très honnêtes (deux phénomènes rares donc à signaler). Arif nous parle du tsunami qui en 2004 a tué 170 000 personnes dans la région et tout détruit sur 800 kilomètres de littoral, il n’a pas besoin de donner un effet pathétique à son récit, l’horreur pure se passe de mots.

24 heures de voyage pour rallier Pulau Weh...
1/ Ferry pour quitter le lac Toba
2/ Voiture entre Parapat et Medan
3/ Bus de nuit entre Medan et Banda Aceh
4/ Ferry entre Banda Aceh et Pulau Weh
Conclusion: le paradis ça se mérite!

Pourtant nous nous attendions à trouver une ambiance étrange à Aceh, un reste de traumatisme ou de la dureté dans le comportement, et c’est tout l’inverse : sans être belle la ville, que nous n’avons que traversé, semble équilibrée avec ses larges rues et ses bâtiments entrecoupés d’espaces verts ; à l’image d’Arif, les gens que nous avons croisé sont très accueillants et souriants ; enfin les touristes ne sont pas inquiétés dans cette région qui applique la charia, ou loi islamique… Contrairement aux Indonésiens qui peuvent être mis à mort en cas d’adultère, en prison pour homosexualité ou fouettés pour des relations sexuelles hors mariage, décidément les religions ont vraiment un problème avec le sexe…


Nous quittons Aceh pour rallier Pulau Weh en bateau, l’arrivée dans notre premier hôtel est un enchantement : une baie de sable blanc contient les eaux turquoise de l’océan tandis qu’une île verdoyante vient fort à propos rompre la ligne d’horizon… Nos petits bungalows plantés dans le sable à 5 mètres de la plage sont simples mais propres et puis qui oserait se plaindre dans cet environnement ? Nous trouvons même un fantastique petit restaurant italien à quelques pas sur la plage, il ne nous manquait que le ravissement du goût pour que la fête des sens soit complète, les plats de pâtes et les tiramisus vont s’en charger…

Vue depuis nos bungalows!
Team snorkeling!

Après deux jours dans ce lieu féérique, notamment marqués par deux très belles plongées pour Amandine et Cédric malgré une forte houle (requin et tortue ont répondu à l’appel) et un petit tour en scooter dans le nord de l’île pour tout le monde, nous mettons le cap à l’est.

Ce qui semblait impossible va se réaliser : la deuxième plage est encore plus belle que la première, les cocotiers viennent directement sur la plage et cohabitent avec d’autres arbres d’un vert intense, la plage est large et il suffit de mettre la tête sous l’eau pour admirer des centaines de poissons. Freddie, l’adorable grand-père qui gère l’endroit est de plus un fantastique cuisinier qui va nous régaler trois soirs durant : deux entrées, un plat et ses cinq accompagnements (à volonté mais parfois la volonté ne suffit plus), un dessert… Tout change chaque soir en restant également délicieux et nous avons même droit à un dîner aux chandelles sur la plage la veille de notre départ !

Vue de notre second bungalow...








Jump on the beach (Manon et Amandine)
Jump on the beach (Cédric et Seb)
Jump on the beach (Cédric et Amandine)


Dernier lever de soleil sur plage paradisiaque...



Et pour conclure, un dîner au chandelles sur la plage...

Ce voyage touche à sa fin, il ne nous reste plus qu’une courte escale à Kuala Lumpur avant le retour en France, nous prenons l’avion avec un sentiment confus de contentement car la fin est à la hauteur du voyage et de nostalgie naissante à l’idée que ce dernier est quasiment terminé…


...

lundi 27 mai 2013

(Lake) Toba Raider

Du 18 au 23 mai 2013

Oui on sait on a un peu des gros seins!

Une journée de voiture pour faire Bukit Lawang - Le lac Toba

Gagner le lac Toba, c’est un peu plus qu’une expression : nous montons dans la voiture à 8h30 pour en descendre à 18h30, en ne descendant que le temps d’acheter des chips et des gâteaux qui seront notre seul viatique…

Le lac Toba avec au centre l'île de Samosir,
le tout constitue un cratère gigantesque

Le fantastique lac Toba, plus grand lac d’Asie du sud-est creusé lors d’une éruption volcanique qui a du faire un peu de bruit, se révèle quelques instants à nos yeux pour se dissimuler immédiatement derrière le rideau d’une pluie aussi soudaine que violente. Nous sommes donc à la fois sous l’eau et sur l’eau quand nous prenons le bateau  pour rejoindre Samosir, l’île du lac Toba, et plus précisément notre hôtel à la fois traditionnel et économique à Tuk-Tuk, la ville « touristique » de l’île.

Nous devrons donc attendre le retour du soleil (dès le lendemain matin) pour profiter à plein des charmes de Samosir (qui, pour donner une idée, fait la même taille que Singapour) et de Tuk-Tuk, excroissance péninsulaire accueillant hébergements, restaurants et magasins de souvenirs et réussissant l’exploit de rester malgré tout décontractée et authentique… Nous sommes quasiment les seuls touristes, ce qui explique peut-être la plaisante et contagieuse nonchalance de la ville, ou peut-être est-ce un effet des « magic mushrooms » (légaux au lac Toba mais nous n’avons pas tenté) ! 


Coucher de soleil sur le lac... (et la photo n'est pas retouchée!)

Le lac Toba est le berceau du peuple Batak,  culture originale de Sumatra qui se distingue en particulier par l’architecture de ses maisons, ses traditions funéraires et son art de la gravure sur bois, nous aurons l’occasion de mieux découvrir ces trois facettes puisque nous logeons dans une maison Batak traditionnelle, que nous arpenterons l’île à la recherche des anciens tombeaux Batak, que nous allons être initiés à la gravure sur bois par un sculpteur Batak.

Notre maison tout d’abord : un bel exemple de style Batak qui fait la part belle aux arabesques gravées et tracées en noir, blanc et rouge, une porte très basse dans laquelle nous nous cognons régulièrement, un intérieur entièrement en bois et un toit assez haut pour accueillir une mezzanine, une salle de bain carrelée mais des toilettes à la turc sans chasse d'eau laissant échapper un fumet que nous tâcherons de neutraliser à grands coups de désodorisant…

Notre petite maison Batak

Les tombeaux Batak ensuite : nous louons des scooters et prenons la belle route côtière de Samosir qui nous conduit à plusieurs sites Batak, tombes, maisons anciennes, fauteuils de pierre du conseil des anciens. Ici comme à Flores, le christianisme s’est greffé sur les croyances locales, sans doute a-t-il senti qu’il ne parviendrait pas à les déraciner… Nous rentrons par l’intérieur de l’île en affrontant des pistes truffées d’ornières et à l’occasion gorgées d’eau, c’est souvent amusant, parfois stressant, toujours fatiguant mais nous rejoignons finalement la route côtière pour rallier Tuk-Tuk  avant  la nuit.


Tombeau Batak
Les Yamakasis de Sumatra, à la Batak !
Derrière, des fauteuils de pierre

Du cacao, miam!
Maison Batak et 2 BG
Village Batak
Un... capoquier qui a éclot!
Tombeaux Bataks


Après avoir passé l'étendue d'eau qui faillit causer notre perte!
Vue sur le lac Toba

Le cours de gravure sur bois enfin : après une longue hésitation, nous décidons de prendre une journée de cours dans l’atelier d’un graveur Batak, en veillant à choisir celui qui fabrique les plus beaux objets… Nous commençons par nous exercer sur un morceau de bois et le moins que l’on puisse dire c’est que cela ne nous met pas en confiance : pour reproduire les motifs dessinés sur le bois, il faut frapper les couteaux à bois avec la juste dose de précision et de force, nos débuts peuvent sans offense être qualifiés de laborieux ! 

Seb
Manon
Amandine
Cédric et son célèbre tirage-de-langue-quand-je-suis-très-très-concentré
Une fois la gravure terminée, et avant d'appliquer la peinture
Dans l'ordre le chef d'oeuvre de:
Cédric/Manon/Amandine/Seb
Pendant la phase de peinture
Néanmoins nous gagnons progressivement en assurance et contre toute attente le résultat est à la hauteur de nos espérances, nous sommes fiers d’avoir réalisé quelque chose de joli de nos propres mains… Dans l’euphorie nous faisons une véritable razzia de souvenirs dans le magasin de Tindaon ; sa femme, qui nous avait préparé un bon repas le midi, nous fait cadeau de deux jolis petits sacs tressés au moment des adieux, nous voilà adoptés !

Et une fois le travail terminé!
Avec Tindaon et Tiar, notre professeur et sa femme!
Outre ces diverses activités, nous profitons de notre séjour au lac Toba pour nous régaler de poisson fraîchement pêché, lézarder au soleil sur les rives du lac ou faire des ronds et des bonds dans les belles eaux du lac, autant dire que nous quittons à regret cet endroit merveilleux.

La belle vie au lac Toba...
Saut-araignée dans le lac Toba (Amandine)


Plongeon à pic (Cédric)
Plongeon horizontal (Manon)
Plongeon horizontal bis (Seb)

Certes nous quittons le lac Toba à regret mais nous le quittons surtout en beauté puisque nous louons des jets ski équipés de moteurs de bateau pour faire notre tournée d’adieu : nous nous sentons comme des motards au guidon de leur Harley-Davidson sur la route 66, comme des pilotes d’avion de chasse passant le mur du son, comme Usain Bolt qui se sent les jambes en feu…
Cédric pendant l'échauffement jetski...
Et Seb!
Nous aspirons à pleins poumons un air de liberté en faisant comme si ce n’était pas déjà la fin…

La prochaine étape sera la dernière en Indonésie et marquera quasiment le terme du voyage : direction l’île de Weh !