mercredi 13 février 2013

Et ça continue Angkor et Angkor…


… C’est que le début d’accord d’accord !

Du 26 janvier au 3 février 2013 

Nouveau pays, nouveau paysage mais pays pas si sage puisque sous son apparente sérénité le Cambodge a connu des fortunes diverses : le meilleur avec les fabuleux temples d’Angkor et le pire avec le régime Khmer rouge et la guerre civile…
Cet article va tenter de résumer à chaud une semaine intense que nous avons peine à nommer « semaine de transition » car ce que nous avons vu et vécu aurait en soi justifié le déplacement depuis la France !

Jour 0 : Départ du Laos – Arrivée au Cambodge

Fidèles à nos habitudes, nous arrivons deux heures en avance à l’aéroport de Pakse mais au final nous embarquons puis décollons 20 minutes plus tôt que l’horaire prévu, comme quoi parfois ça a du bon d’avoir de la marge !

Arrivée sans encombre à Siem Reap, la ville des temples d’Angkor qui se révèle plus vaste que nous le pensions, 150 000 habitants tout de même (détail marrant (ou pas), la ville est jumelée avec Fontainebleau)…

Nous nous installons dans l’hôtel que nous avons réservé à l’avance, 20US$ avec piscine et petit-déjeuner, que demande le peuple ?

[Attention bientôt une transition acrobatique pour faire un point d’histoire] 

Le peuple justement il n’avait rien demandé aux Khmers rouges qui ont pris le pouvoir en 1975 et ont consciencieusement massacré ou affamé tous ceux qui pouvaient s’apparenter à des ennemis du régime, c’est-à-dire potentiellement tout le monde vu la paranoïa des dirigeants khmers rouges… 

Ça a duré moins de 4 ans et ça a commencé par quelques décisions hallucinantes : les villes ont été vidées, par exemple à Phnom Phen il ne restait plus que l’administration et les centres de torture… plus aucun habitant ! Le port des lunettes a été interdit (ben oui ça fait intello donc inégalitaire) ainsi que les médicaments modernes (ben oui on guérit tout avec des racines, c’est connu la pénicilline c’est nul).

Ensuite tout le monde a été contraint de travailler dans les champs et au moindre doute c’était l’exécution sans jugement : 1 700 000 morts estimés (décompte réel impossible à réaliser), soit un tiers de la population de l’époque…

On va arrêter de plomber l’ambiance mais impossible de passer sous silence ces horreurs, d’autant plus quand on entend des gens dire que 80% de leur famille a été tuée (un guide entendu sur le site d’Angkor) ou qu’on croise dans les rues des mutilés à cause des mines anti-personnel posées pendant la guerre civile qui a suivi la chute des Khmers rouges…

[Fin du point histoire récente, ceux que ça intéresse peuvent lire Rithy Panh & Christophe Bataille, L’Élimination ou regarder le documentaire S21, la machine de mort Khmère rouge de Rithy Panh]

A l’hôtel, nous chevauchons pour la première fois ce qui sera notre principal moyen de transport : de superbes bicyclettes avec lesquelles même quand tu pédales à fond tu n’avances pas très vite !...

Nous commençons par partir à la recherche de la monnaie locale, le Riel… Point positif : il y a des distributeurs partout, point négatif: les 3/4 sont en maintenance, et quand on en trouve un qui fonctionne, il ne délivre que des dollars… Bon comme on est au Cambodge on aurait aimé avoir de la monnaie locale sauf que la monnaie locale en fait c’est le dollar, va pour des dollars alors !

Jour 1 : Où l’on découvre que nous ne sommes pas les seuls à nous intéresser à Angkor

Autant le dire tout de suite, notre première impression n’est pas forcément encourageante : nous prenons nos billets (pass 7 jours !) au milieu des cars de touristes japonais ou coréens… Comment on fait la différence ? Au volume sonore : les Coréens sont en permanence en mode karaoké, ils parlent tellement fort qu’on croit qu’ils ont un micro… Le pire c’est que c’est parfois le cas puisqu’on a vu des guides avec des mini mégaphones !
Non, nous ne sommes pas seuls!
On a un peu peur d’être emportés par la foule qui nous traîne et nous entraîne etc. donc après avoir vu deux des temples majeurs d’Angkor (Angkor Vat et le Bayon) nous nous échappons sur un circuit moins fréquenté.

Angkor Vat est le temple le plus connu, il figure sur le drapeau du Cambodge, il est immense et parfait, c’est un mélange entre une cathédrale et le château de Versailles, le tout édifié aux alentours du XIème siècle.

Angkor Vat
Alors qu’Angkor Vat est un temple à l’origine hindouiste auquel on a intégré des éléments bouddhistes, le Bayon est un temple bouddhiste qui n’a pas pour autant exclu les motifs hindouistes dans sa décoration… Tout ça pour dire qu’à Angkor Hindouisme et Bouddhisme cohabitent sans trop de problème !

 
Le Bayon (qui se dit Ba-ione, à ne pas confondre avec le Biarritz…) est connu pour ses superbes fresques et surtout pour les énormes têtes de Bouddhas dont les traits ressemblent étonnamment à ceux du roi Javayarman VII qui a érigé le temple et qui est considéré comme le père de la nation cambodgienne, comme c’est étrange cette coïncidence… Il faut dire qu’à l’époque la distinction entre roi et dieu n’était pas très claire !

Bayon, vue générale, vous verrez les têtes plus tard!
Pour échapper aux cars de touristes, nous faisons un grand tour du site, ce qui nous permet de découvrir les temples suivants :

Preah Khan

Preah Khan bis
Preah Khan toujours
Ta Som

Ensuite nous passons par le Ta Prohm, troisième temple le plus célèbre, notamment parce qu’il est envahi par la végétation.

Ta Phrom
Notons qu’une victime est à déplorer sur cette journée : le pantalon de Cédric n’a pas résisté à ce saut (paix à ton âme brave compagnon de voyage, tu mérites une réincarnation en robe Chanel) :
 
La mort du pantalon :-(
Jour 2 : Où l’on se fait guider dans notre visite des temples 

N’étant pas des spécialistes, notre analyse des temples se limitait souvent le premier jour à « dis donc c’est impressionnant quand même » ou à « T’as vu le bas-relief, c’est joli les dessins », du coup on a pris un guide pour de deuxième jour afin de développer un peu notre compréhension des lieux…

Apsaras au Bayon
Re-Angkor Vat
Re-re-Angkor Vat
Chamroen nous a guidés toute la journée et nous a expliqué tout ce qu’on n’avait pas compris la première fois, notamment les légendes représentées sur les bas-reliefs et les principes de construction des différents temples, ceux que ça intéresse devront faire le déplacement ! 

Jour 3 : Où l’on se lève tôt pour éviter la foule

Comme la foule n’était pas très sentimentale (et n’avait pas forcément soif d’idéal), nous tentons une technique d’esquive en nous levant à 5 heures du matin pour rejoindre le site à vélo et être les premiers sur le site.

Bon on n’est pas vraiment les premiers et il y a même déjà des cars de touristes mais ils se concentrent tous sur le lever de soleil sur Angkor Vat, comme le ciel est nuageux et qu’on a le temps de voir d’autres levers de soleil nous filons au Ta Prohm pour le parcourir dans des conditions inespérées, seuls ou presque…



Tout serait parfait si Amandine ne souffrait pas depuis la veille d’une irritation des pieds et des genoux, probablement une allergie au soleil ce qui est plutôt malvenu par le temps qui court (spéciale dédicace à Alliage) et crée de fortes démangeaisons (elle est un peu en papier crépon quand même…) ! 

Nous visitons donc deux temples en passant puis rentrons à l’hôtel pour couvrir les petons d’Amandine d’un linge humide (en fait un t-shirt sale de Cédric, quelle chance !), faire une bonne sieste et aller se rafraichir à la piscine.

Jour 4 : Où  l’on part en expédition en tuk-tuk

Tous les temples ne sont pas concentrés sur le site d’Angkor, donc nous réservons les services d’un tuk-tuk pour visiter dans la même journée Banteay Srei et Beng Melea, en principe ça ne se fait pas en tuk-tuk mais bon c’est moins cher et plus typique…

Notre tuk-tuk de l'extrême
Départ de l’hôtel à 7 heures pour rejoindre Bantey Srei, fantastique petit temple dont on ignore la date précise de construction, les décorations sont très raffinées et le jeune André Malraux ne s’y est pas trompé puisque c’est en cherchant à subtiliser des sculptures de ce temple qu’il s’est fait choper par la patrouille… Il en est finalement quitte pour un séjour de quelques mois en prison et peut rentrer en France pour devenir Malraux.

Bantey Srei, on voit pas très bien mais c'est très raffiné les petites sculptures!

Bantey Srei
La route entre Bantey Srei et Beng Melea est belle mais parfois chaotique, nous (enfin Cédric)  devons même aider à pousser une carriole ensablée dans une montée, histoire de montrer que les touristes ne sont pas en mousse ! 
 
Beng Melea est un très grand temple totalement dévoré par la jungle, on le visite en escaladant d’énormes blocs de pierre, on peut comprendre l’émotion de ceux qui ont redécouvert Angkor au XIXème siècle…

Cédric le Tarzan du Cambodge
Bang Méléa


Yihaaaaaa!!!
Pour l’anecdote, quelques scènes du film « 2 frères » de Jean-Jacques Annault ont été tournées sur ce site.
 
En rentrant vers Siem Reap, nous nous arrêtons à un autre groupe de temples : Roluos.
 

Jour 5 : Où l’on prend un cours de cuisine

Nous mettons à nouveau le réveil à 5 heures, cette fois pour être tous seuls sur le Bayon, ça vaut le coup puisqu’alors que c’est la troisième fois (rien que ça !) que nous visitons ce temple nous sommes plus impressionnés qu’auparavant par ces regards de statues qui quadrillent l’espace, l’idée du roi était de montrer qu’il se préoccupait (et qu’il surveillait) chacune de ses provinces.


Ensuite nous rentrons à Siem Reap pour prendre un cours de cuisine khmer : soupe de citrouille et Amok de poulet pour Amandine, nems et poulet au curry pour Cédric.

La grande classe avec notre toque et notre tablier!
Nous ne sommes pas des chefs cuisiniers mais l’expérience est très sympa puisqu’on a l’occasion de travailler avec des ingrédients originaux (patate douce, curcuma,
digitale pourpre, galangal, etc.) et qu’au final nos plats sont succulents (nous ne sommes pas forcément objectifs mais on trouve ça très bon).

A gauche le plat d'Amandine, au milieu celui de Cédric, et à droite, les nems de Cédric. Observez la disposition soignée des springrolls, un artiste cuisinier caché ce Cédric!
Amok chicken / Chicken curry / Fried Springroll
A notre retour à l’hôtel, il y a un imbroglio avec les vélos puisqu’à l’insu de notre plein gré nous avons pris un vélo qui n’était pas prévu pour les clients de l’hôtel… Comme il n’y a plus d’autres vélos disponibles nous sommes contraints d’aller louer des vélos, autant dire qu’on était bien énervé !

Heureusement on termine la journée par un beau coucher de soleil, ouf !

Angkor Vat depuis la colline de Bakheng

Le soleil qui se couche, à l'opposé d'Ankor Vat
Jour 6 : Où l’on part en expédition à vélo

Profitant de nos nouveaux vélos supersoniques, nous partons visiter les villages flottants du lac Tonle Sap.

La première partie de la route est un peu pénible puisque nous circulons sur une grosse nationale sur laquelle camions, bus et voitures jouent à se doubler en klaxonnant, ensuite ça devient plus paisible et nous nous arrêtons en chemin pour visiter un marché local. Nous sommes les seuls touristes (les rikshaws et les tours organisés ne s’arrêtent pas là)! Comme quoi ça a du bon de voyager par ses propres moyens… 
Sur le marché de Roluos
Nous poursuivons notre route jusqu’à une sorte de billetterie- check point où nous sommes obligés de laisser les vélos et de payer 15$ chacun pour aller plus loin, d’abord en moto puis en bateau, le système a l’air bien rôdé pour tirer le maximum des touristes…
Les maisons du village ont pour particularité d’être posées sur de très longs pilotis car l’eau peut monter très haut pendant les saisons des pluies, ça fait des maisons girafes trop mignonnettes !
Les maisons sur pilotis de Kapung Phluk
Retour sans encombre à Siem Reap, et l’habituelle trilogie sieste-piscine-dîner en ville, pff ça devient un peu lassant de toujours faire la même chose ;-)

Jour 7 : Où l’on en veut Angkor un peu
Comme de coutume, lever très matinal (4h45) et une bonne demi-heure de vélo pour rejoindre le site et nous poster en bonne position devant le bassin aux nénuphars d’Angkor Vat, cette fois nous ne sommes pas seuls… Mais  le lever  de  soleil est plutôt (très) joli donc ça va !

Angkor Vat au lever du soleil
Retour à l’hôtel pour le petit-déjeuner (en terrasse extérieure avec vue sur la piscine comme il se doit) puis direction Siem Reap et son vieux marché aux allées parfois étroites pour des gabarits occidentaux mais à l’atmosphère bon enfant.

On peut y trouver des poulets à qui il est arrivé malheur:

Multitude de poulets
 Des poissons en veux-tu en voilà:

Poissons entiers, pâté de poisson dans le fond à gauche

Poissons saignants

Des têtes de cochon, bon appétit:

 
Et aussi des fruits et légumes:


Nous retournons une dernière fois sur le site d’Angkor pour une tournée d’adieu, voilà c’est  la fin… Et où on a droit à une petite bataille en direct:

Bataille de singes à Angkor Vat
Jour 8 : Où l’on fait le bilan avant de partir en Inde 

7 jours pleins au Cambodge c’est évidemment très peu mais 7 jours à Angkor c’est plutôt un long séjour… Si on devait écrire la formule du voyage ça donnerait

1 commentaire:

  1. Bon j'espère que ça va marcher cette fois ci !
    Vous me faites bien rire en tout cas !
    Soit vous avez pris QQ kilos, soit les cambodgiens sont galbés pire que des criquets, on peut pas dire que vous ayez des carrures de camionneurs quand même !!
    Profitez bien, nous on part au ski :D
    Biz

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