… C’est que le début d’accord d’accord !
Du 26 janvier au 3 février 2013
Nouveau pays, nouveau paysage mais pays pas si sage puisque
sous son apparente sérénité le Cambodge a connu des fortunes diverses : le
meilleur avec les fabuleux temples d’Angkor et le pire avec le régime Khmer
rouge et la guerre civile…
Cet article va tenter de résumer à chaud une semaine intense
que nous avons peine à nommer « semaine de transition » car ce que
nous avons vu et vécu aurait en soi justifié le déplacement depuis la
France !
Jour 0 : Départ du Laos – Arrivée au Cambodge
Fidèles à nos habitudes, nous arrivons deux heures en avance
à l’aéroport de Pakse mais au final nous embarquons puis décollons 20 minutes
plus tôt que l’horaire prévu, comme quoi parfois ça a du bon d’avoir de la
marge !
Arrivée sans encombre à Siem Reap, la ville des temples
d’Angkor qui se révèle plus vaste que nous le pensions, 150 000 habitants tout
de même (détail marrant (ou pas), la ville est jumelée avec Fontainebleau)…
Nous nous installons dans l’hôtel que nous avons réservé à
l’avance, 20US$ avec piscine et petit-déjeuner, que demande le peuple ?
[Attention bientôt une transition acrobatique pour faire un
point d’histoire]
Le peuple justement il n’avait rien demandé aux Khmers
rouges qui ont pris le pouvoir en 1975 et ont consciencieusement massacré ou
affamé tous ceux qui pouvaient s’apparenter à des ennemis du régime,
c’est-à-dire potentiellement tout le monde vu la paranoïa des dirigeants khmers
rouges…
Ça a duré moins de 4 ans et ça a commencé par quelques
décisions hallucinantes : les villes ont été vidées, par exemple à Phnom
Phen il ne restait plus que l’administration et les centres de torture… plus
aucun habitant ! Le port des lunettes a été interdit (ben oui ça fait
intello donc inégalitaire) ainsi que les médicaments modernes (ben oui on
guérit tout avec des racines, c’est connu la pénicilline c’est nul).
Ensuite tout le monde a été contraint de travailler dans les
champs et au moindre doute c’était l’exécution sans jugement :
1 700 000 morts estimés (décompte réel impossible à réaliser), soit
un tiers de la population de l’époque…
On va arrêter de plomber l’ambiance mais impossible de
passer sous silence ces horreurs, d’autant plus quand on entend des gens dire
que 80% de leur famille a été tuée (un guide entendu sur le site d’Angkor) ou
qu’on croise dans les rues des mutilés à cause des mines anti-personnel posées
pendant la guerre civile qui a suivi la chute des Khmers rouges…
[Fin du point histoire récente, ceux que ça intéresse
peuvent lire Rithy Panh & Christophe Bataille, L’Élimination ou regarder le documentaire S21, la machine de mort Khmère rouge de Rithy Panh]
A l’hôtel, nous chevauchons pour la première fois ce qui
sera notre principal moyen de transport : de superbes bicyclettes avec
lesquelles même quand tu pédales à fond tu n’avances pas très vite !...
Nous commençons par partir à la recherche de la monnaie
locale, le Riel… Point positif : il y a des distributeurs partout, point
négatif: les 3/4 sont en maintenance, et quand on en trouve un qui fonctionne,
il ne délivre que des dollars… Bon comme on est au Cambodge on aurait aimé
avoir de la monnaie locale sauf que la monnaie locale en fait c’est le dollar, va
pour des dollars alors !
Jour 1 : Où l’on découvre que nous ne sommes pas les
seuls à nous intéresser à Angkor
Autant le dire tout de suite, notre première impression
n’est pas forcément encourageante : nous prenons nos billets (pass 7
jours !) au milieu des cars de touristes japonais ou coréens… Comment on
fait la différence ? Au volume sonore : les Coréens sont en
permanence en mode karaoké, ils parlent tellement fort qu’on croit qu’ils ont
un micro… Le pire c’est que c’est parfois le cas puisqu’on a vu des guides avec
des mini mégaphones !
On a un peu peur d’être emportés par la foule qui nous
traîne et nous entraîne etc. donc après avoir vu deux des temples majeurs
d’Angkor (Angkor Vat et le Bayon) nous nous échappons sur un circuit moins
fréquenté.
Angkor Vat est le temple le plus connu, il figure sur le
drapeau du Cambodge, il est immense et parfait, c’est un mélange entre une cathédrale
et le château de Versailles, le tout édifié aux alentours du XIème siècle.
Angkor Vat |
Le Bayon (qui se dit Ba-ione, à ne pas confondre avec le
Biarritz…) est connu pour ses superbes fresques et surtout pour les énormes
têtes de Bouddhas dont les traits ressemblent étonnamment à ceux du roi
Javayarman VII qui a érigé le temple et qui est considéré comme le père de la
nation cambodgienne, comme c’est étrange cette coïncidence… Il faut dire qu’à
l’époque la distinction entre roi et dieu n’était pas très claire !
Bayon, vue générale, vous verrez les têtes plus tard! |
Preah Khan |
Preah Khan bis |
Preah Khan toujours |
Ta Som |
Ensuite nous passons par le Ta Prohm, troisième temple le
plus célèbre, notamment parce qu’il est envahi par la végétation.
Ta Phrom |
Notons qu’une victime est à déplorer sur cette
journée : le pantalon de Cédric n’a pas résisté à ce saut (paix à ton âme
brave compagnon de voyage, tu mérites une réincarnation en robe Chanel) :
La mort du pantalon :-( |
Jour 2 : Où l’on se fait guider dans notre visite des
temples
N’étant pas des spécialistes, notre
analyse des temples se limitait souvent le premier jour à « dis donc c’est
impressionnant quand même » ou à « T’as vu le bas-relief, c’est joli
les dessins », du coup on a pris un guide pour de deuxième jour afin
de développer un peu notre compréhension des lieux…
Apsaras au Bayon |
Re-Angkor Vat |
Re-re-Angkor Vat |
Jour 3 : Où l’on se lève tôt pour éviter la foule
Comme la foule n’était pas très sentimentale (et n’avait pas
forcément soif d’idéal), nous tentons une technique d’esquive en nous levant à
5 heures du matin pour rejoindre le site à vélo et être les premiers sur le
site.
Bon on n’est pas vraiment les premiers et il y a même déjà
des cars de touristes mais ils se concentrent tous sur le lever de soleil sur
Angkor Vat, comme le ciel est nuageux et qu’on a le temps de voir d’autres
levers de soleil nous filons au Ta Prohm pour le parcourir dans des conditions
inespérées, seuls ou presque…
Tout serait parfait si Amandine ne souffrait pas depuis la
veille d’une irritation des pieds et des genoux, probablement une allergie au
soleil ce qui est plutôt malvenu par le temps qui court (spéciale dédicace à
Alliage) et crée de fortes démangeaisons (elle est un peu en papier crépon
quand même…) !
Nous visitons donc deux temples en passant puis rentrons à
l’hôtel pour couvrir les petons d’Amandine d’un linge humide (en fait un
t-shirt sale de Cédric, quelle chance !), faire une bonne sieste et aller
se rafraichir à la piscine.
Jour 4 : Où l’on
part en expédition en tuk-tuk
Tous les temples ne sont pas concentrés sur le site
d’Angkor, donc nous réservons les services d’un tuk-tuk pour visiter dans la
même journée Banteay Srei et Beng Melea, en principe ça ne se fait pas en
tuk-tuk mais bon c’est moins cher et plus typique…
Notre tuk-tuk de l'extrême |
Départ de l’hôtel à 7 heures pour rejoindre Bantey Srei,
fantastique petit temple dont on ignore la date précise de construction, les
décorations sont très raffinées et le jeune André Malraux ne s’y est pas trompé
puisque c’est en cherchant à subtiliser des sculptures de ce temple qu’il s’est
fait choper par la patrouille… Il en est finalement quitte pour un séjour de
quelques mois en prison et peut rentrer en France pour devenir Malraux.
Bantey Srei, on voit pas très bien mais c'est très raffiné les petites sculptures! |
Bantey Srei |
La route entre Bantey Srei et Beng Melea est belle mais
parfois chaotique, nous (enfin Cédric)
devons même aider à pousser une carriole ensablée dans une montée,
histoire de montrer que les touristes ne sont pas en mousse !
Beng Melea est un très grand temple totalement dévoré par la
jungle, on le visite en escaladant d’énormes blocs de pierre, on peut
comprendre l’émotion de ceux qui ont redécouvert Angkor au XIXème siècle…
Cédric le Tarzan du Cambodge |
Bang Méléa |
Yihaaaaaa!!! |
Pour l’anecdote, quelques scènes du film « 2
frères » de Jean-Jacques Annault ont été tournées sur ce site.
En rentrant vers Siem Reap, nous nous arrêtons à un autre
groupe de temples : Roluos.
Jour 5 : Où l’on prend un cours de cuisine
Nous mettons à nouveau le réveil à 5 heures, cette fois pour
être tous seuls sur le Bayon, ça vaut le coup puisqu’alors que c’est la
troisième fois (rien que ça !) que nous visitons ce temple nous sommes
plus impressionnés qu’auparavant par ces regards de statues qui quadrillent
l’espace, l’idée du roi était de montrer qu’il se préoccupait (et qu’il surveillait)
chacune de ses provinces.
Ensuite nous rentrons à Siem Reap pour prendre un cours de
cuisine khmer : soupe de citrouille et Amok de poulet pour Amandine, nems
et poulet au curry pour Cédric.
La grande classe avec notre toque et notre tablier! |
Nous ne sommes pas des chefs cuisiniers mais l’expérience
est très sympa puisqu’on a l’occasion de travailler avec des ingrédients
originaux (patate douce, curcuma,
digitale pourpre, galangal, etc.) et qu’au final nos plats sont succulents
(nous ne sommes pas forcément objectifs mais on trouve ça très bon).
A gauche le plat d'Amandine, au milieu celui de Cédric, et à droite, les nems de Cédric. Observez la disposition soignée des springrolls, un artiste cuisinier caché ce Cédric!
Amok chicken / Chicken curry / Fried Springroll |
A notre retour à l’hôtel, il y a un imbroglio avec les vélos
puisqu’à l’insu de notre plein gré nous avons pris un vélo qui n’était pas prévu
pour les clients de l’hôtel… Comme il n’y a plus d’autres vélos disponibles nous
sommes contraints d’aller louer des vélos, autant dire qu’on était bien
énervé !
Heureusement on termine la journée par un beau coucher de
soleil, ouf !
Angkor Vat depuis la colline de Bakheng |
Le soleil qui se couche, à l'opposé d'Ankor Vat |
Jour 6 : Où l’on part en expédition à vélo
Profitant de nos nouveaux vélos supersoniques, nous partons
visiter les villages flottants du lac Tonle Sap.
La première partie de la route est un peu pénible puisque
nous circulons sur une grosse nationale sur laquelle camions, bus et voitures
jouent à se doubler en klaxonnant, ensuite ça devient plus paisible et nous
nous arrêtons en chemin pour visiter un marché local. Nous sommes les seuls
touristes (les rikshaws et les tours organisés ne s’arrêtent pas là)!
Comme quoi ça a du bon de voyager par ses propres moyens…
Nous poursuivons notre route jusqu’à une sorte de
billetterie- check point où nous sommes obligés de laisser les vélos et de payer
15$ chacun pour aller plus loin, d’abord en moto puis en bateau, le système a
l’air bien rôdé pour tirer le maximum des touristes…
Les maisons du village ont pour particularité d’être posées
sur de très longs pilotis car l’eau peut monter très haut pendant les saisons
des pluies, ça fait des maisons girafes trop mignonnettes !
Retour sans encombre à Siem Reap, et l’habituelle trilogie
sieste-piscine-dîner en ville, pff ça devient un peu lassant de toujours faire
la même chose ;-)
Jour 7 : Où l’on en veut Angkor un peu
Comme de coutume, lever très matinal (4h45) et une bonne
demi-heure de vélo pour rejoindre le site et nous poster en bonne position
devant le bassin aux nénuphars d’Angkor Vat, cette fois nous ne sommes pas
seuls… Mais le lever de soleil
est plutôt (très) joli donc ça va !
Angkor Vat au lever du soleil |
Retour à l’hôtel pour le petit-déjeuner (en terrasse
extérieure avec vue sur la piscine comme il se doit) puis direction Siem Reap
et son vieux marché aux allées parfois étroites pour des gabarits occidentaux
mais à l’atmosphère bon enfant.
On peut y trouver des poulets à qui il est arrivé malheur:
Des poissons en veux-tu en voilà:
Des têtes de cochon, bon appétit:
Et aussi des fruits et légumes:
On peut y trouver des poulets à qui il est arrivé malheur:
Multitude de poulets |
Poissons entiers, pâté de poisson dans le fond à gauche |
Poissons saignants |
Des têtes de cochon, bon appétit:
Et aussi des fruits et légumes:
Nous retournons une dernière fois sur le site d’Angkor pour
une tournée d’adieu, voilà c’est la fin… Et où on a droit à une petite bataille en direct:
Jour 8 : Où l’on fait le bilan avant de partir en Inde
7 jours pleins au Cambodge c’est évidemment très peu mais 7 jours à Angkor c’est plutôt un long séjour… Si on devait écrire la formule du voyage ça donnerait
7 jours pleins au Cambodge c’est évidemment très peu mais 7 jours à Angkor c’est plutôt un long séjour… Si on devait écrire la formule du voyage ça donnerait
Bon j'espère que ça va marcher cette fois ci !
RépondreSupprimerVous me faites bien rire en tout cas !
Soit vous avez pris QQ kilos, soit les cambodgiens sont galbés pire que des criquets, on peut pas dire que vous ayez des carrures de camionneurs quand même !!
Profitez bien, nous on part au ski :D
Biz